Plaies de lit fatales: la veuve de Normand Meunier envisage une mise en demeure

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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — La veuve de Normand Meunier, Sylvie Brosseau, envisage d'envoyer une mise en demeure au Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSL) pour les préjudices qu’elle et son conjoint ont vécus et qui ont amené M. Meunier à demander l’aide médicale à mourir (AMM). On ne connaît pas encore le montant qui serait réclamé.
Rappelons les événements qui se sont déroulés en janvier 2024. Normand Meunier, qui est tétraplégique, se rend à l'hôpital de Saint-Jérôme pour des problèmes respiratoires. Il passe quatre jours à l'urgence, sans un matelas adapté à sa condition, malgré les demandes répétées de sa conjointe au personnel de l'hôpital.
Sans évaluation ni de mobilité adéquate du patient, M. Meunier a développé deux graves plaies de lit sur le fessier qui n'ont été découvertes qu'à son retour à la maison. Elles étaient devenues nécrosées et M. Meunier a dû subir d'autres interventions médicales importantes pour tenter de les guérir. Le rapport du coroner Me Dave Kimpton, rendu public mardi, conclut que les plaies de lit sont apparues ou se sont aggravées en milieu hospitalier.
Ne voulant plus vivre dans ces conditions, Normand Meunier a formulé une demande d'aide médicale à mourir qui a été acceptée, et il est décédé le 29 mars 2024.
La voix nouée par l’émotion, Mme Brosseau a dit en conférence de presse, mercredi, qu’elle avait encore l’énergie de se battre comme le voulait son défunt conjoint. Elle le fait pour éviter que d'autres tragédies de la sorte ne surviennent.
Moelle épinière et motricité Québec (Mémo-Québec) évalue de son côté la possibilité de déposer une action collective contre Santé Québec et le ministère de la Santé pour toutes les personnes, qu’elles soient blessées médullaires ou non, ayant vécu une trajectoire de soins défaillante ayant mené à des plaies de lit.
Selon l’avocat de Mme Brosseau, Me Patrick Martin-Ménard, cela pourrait toucher des milliers de personnes au Québec. Mémo-Quebec a déjà un registre d'une centaine de personnes ayant vécu une situation qui s’apparente à celle de M. Meunier.
«Ce n’est que la pointe de l’iceberg», a affirmé Me Martin-Ménard, ce qui justifie selon lui l'évaluation d'une action collective de portée systémique.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne