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Ottawa et l’Ontario finaliseraient jeudi un accord réglementaire sur le Cercle de feu

durée 17h21
17 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

TORONTO — Ottawa et l'Ontario devraient finaliser jeudi une entente qui réduira le fardeau réglementaire des grands projets, dont la route menant au Cercle de feu, selon des informations de La Presse Canadienne.

Des sources gouvernementales provinciales et fédérales, qui ne sont pas autorisées à s'exprimer publiquement, indiquent qu'Ottawa a accepté d'éliminer tout travail redondant dans ses évaluations d'impact sur les grands projets.

Un projet d'entente publié sur le site web de l'Agence d'évaluation d'impact du Canada précise que l'objectif est de collaborer à la mise en œuvre de l'approche «Un projet, une évaluation, une décision».

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a été interrogé sur la possibilité que cet accord constitue la dernière pièce du casse-tête avant le début de la construction des routes menant au Cercle de feu l'an prochain.

«Je le crois», a-t-il répondu.

Les Premières Nations de Webequie et de Marten Falls dirigent les évaluations environnementales de trois routes qui relieraient le réseau routier provincial à leurs communautés et aux activités minières de la région riche en minéraux du Cercle de feu, dans le nord de l'Ontario.

Dans le cadre d'une entente parallèle concernant les routes du Cercle de feu, le gouvernement fédéral s'est engagé à achever son évaluation d'impact selon le même échéancier que l'évaluation environnementale de la province, les deux Premières Nations affirmant être prêtes à entamer la construction des routes en 2026.

La province a également signé une entente avec la Première Nation d'Aroland, plus au sud, au pied des routes menant au Cercle de feu, qui permettra la modernisation d'une ancienne route forestière voisine.

Le ministre des Affaires autochtones de l'Ontario, Greg Rickford, a qualifié l'entente à venir de «bonne politique publique» qui aidera les Premières Nations partenaires de la province à construire les routes et d'autres infrastructures essentielles dans ces communautés.

«Il ne faut pas que ce projet soit alourdi par des processus réglementaires qui ne font que retarder inutilement le développement de ces infrastructures et la réalisation de l'objectif ultime, à savoir l'approvisionnement du monde en minéraux critiques», a-t-il soutenu.

Le ministre de l'Énergie et des Mines, Stephen Lecce, estime qu'il fallait passer à l'action sans tarder.

Le premier ministre Mark Carney et M. Ford signeront l’entente lors d’une cérémonie à Ottawa jeudi. Le bureau de M. Carney n’a pas répondu à une demande de réaction.

La Presse Canadienne a pris connaissance des détails de l’entente lors d’un récent voyage dans la région du Cercle de feu, dans le cadre d’un reportage soutenu par le Centre Pulitzer.

Les communautés de Webequie et de Marten Falls affirment que les routes contribueront à sortir ces communautés isolées de la pauvreté, bien que d’autres Premières Nations voisines ne soient pas favorables au projet.

Un pied sur l'accélérateur

Une source au sein du cabinet de M. Ford, qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement sur l’entente qui n’a pas encore été annoncée, indique que les changements accéléreront considérablement les grands projets dans toute la province, notamment les routes, les autoroutes et les mines.

«C’est un tournant majeur, non seulement pour le Cercle de feu, mais aussi pour l’industrie minière en général, ainsi que pour la construction de routes et d’autoroutes, a déclaré la source du cabinet du premier ministre. Ce sera dix fois plus transformateur que n'importe quel autre grand projet.»

Une source haut placée au sein du gouvernement fédéral, qui n'était pas non plus autorisée à s'exprimer publiquement sur l'entente, affirme que l'objectif principal est d'éliminer les doublons. Les normes environnementales demeureront rigoureuses et les droits et protections seront maintenus, promet la source, y compris pour les routes menant au Cercle de feu.

Le gouvernement fédéral a mis sur pied un groupe de travail d'évaluation régionale afin de mieux comprendre les impacts du développement, mais la province et les municipalités de Webequie et de Marten Falls assurent que cela n'aura aucune incidence sur la route.

Les deux gouvernements entendent collaborer à l'évaluation des eaux navigables, des espèces en péril et des oiseaux migrateurs, des domaines qui relèvent traditionnellement de la compétence fédérale.

Grâce à ces ententes, la province ne devrait plus avoir recours aux nouveaux pouvoirs controversés qui lui auraient permis de désigner la route menant au Cercle de feu comme zone économique spéciale. Cette disposition aurait permis à la province de suspendre les lois provinciales et municipales afin d'accélérer la construction d'une mine proposée dans le Cercle de feu.

La région serait riche en minéraux critiques, mais de nombreuses Premières Nations s'opposent à tout développement, notamment aux routes et à la mine qu'elles permettraient d'exploiter.

Wyloo, le géant minier australien, est sur le point de finaliser son étude de faisabilité concernant deux mines souterraines reliées entre elles, projetées sur son site d'Eagle's Nest.

Wyloo et Juno, une petite société minière canadienne créée en 2019, détiennent la grande majorité des plus de 40 000 concessions minières du Cercle de Feu. Deux autres entreprises, Teck Resources, qui a récemment fusionné avec Anglo American, et Canada Chrome Corporation, possèdent également un nombre important de concessions.

Ces entreprises affirment avoir découvert une grande variété de gisements de minéraux critiques et de métaux de base, dont le nickel, le cuivre, la chromite, le titane, le platine, le vanadium, le fer et l'or. Ces minéraux servent à la fabrication de tous types de batteries, de téléphones portables, d'acier inoxydable, de semi-conducteurs, de drones, de satellites, de centres de données et d'ordinateurs.

Entre-temps, l'Ontario a finalisé sa réglementation autorisant la désignation de zones économiques spéciales, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026.

Liam Casey et Allison Jones, La Presse Canadienne

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