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N.-É.: Le ministre de la Justice dénoncé pour ses propos sur la violence conjugale

durée 16h29
19 avril 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — Plusieurs organisations venant en aide aux femmes en Nouvelle-Écosse ont contesté vendredi les propos du ministre de la Justice de la province sur la violence domestique. 

Selon Natasha Hines, directrice générale de Wellness Within, un organisme qui accompagne les femmes, personnes trans et non binaires par rapport à leur santé reproductive, les commentaires de M. Johns sont «ignorants et dangereux», et ils minimisent la violence domestique. Elle a demandé sa démission ou son licenciement.

Jeudi, le ministre Brad Johns a remis en question une enquête publique qui a statué que la violence domestique est une épidémie. Une épidémie de violence domestique signifierait qu'on «en voit partout, tout le temps, et je ne pense pas que ce soit le cas», avait-il dit. Il a aussi affirmé que la drogue et la violence armée sont des problèmes plus graves.

Il s'est excusé après avoir été contredit par le premier ministre Tim Houston. 

M. Johns répondait à un journaliste sur l'enquête publique portant sur la fusillade de masse de 2020 en Nouvelle-Écosse. Jeudi était le quatrième anniversaire du début du carnage au cours duquel un homme armé a tué 22 personnes. Un épisode de violence conjugale avait précédé la tuerie.

Tim Houston a déclaré aux journalistes que la lutte contre la violence domestique était une priorité pour son gouvernement. Il a rappelé que son gouvernement s'était déjà engagé à verser 7 millions $ pour financer 16 organisations communautaires qui travaillent à prévenir la violence sexiste.

L’intervention du premier ministre n’a guère réussi à apaiser les oppositions libérale et néo-démocrate de la province. Leurs dirigeants ont tous deux appelé à la démission de M. Johns ou à son licenciement.

Sheri Lecker, directrice générale d'Adsum for Women and Children, qui gère des refuges dans la région d'Halifax, s'est aussi offusquée des propos du ministre. «La violence sexiste et la violence conjugale justifient une réponse sociétale significative et durable, et nous avons besoin de dirigeants qui comprennent cela.»

Entre 2002 et 2021, 35 femmes ont été tuées par leur partenaire en Nouvelle-Écosse, des chiffres proportionnellement supérieurs à la moyenne nationale.

Interrogée sur les critiques et l’appel au renvoi de M. Johns, une porte-parole du bureau du premier ministre a dit vendredi qu’il n’y avait rien de nouveau à ajouter par rapport à la déclaration de M. Houston de jeudi.

«Le ministre de la Justice s'est depuis excusé et est en train de contacter personnellement les organisations qui œuvrent en faveur des femmes et des survivantes de violences basées sur le genre», a indiqué Catherine Klimek. «Nous voulons que tous les Néo-Écossais sachent que leur gouvernement comprend que la violence familiale est un problème urgent et que la lutte contre ce problème continue d'être une priorité absolue.»

Keith Doucette, La Presse Canadienne