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Murray défend le travail de son ministère sur le braconnage des bébés anguilles

durée 17h04
4 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

HALIFAX — Le cabinet de la ministre fédérale des Pêches, Joyce Murray, rejette les allégations selon lesquelles son ministère n'a pas fait assez pour empêcher les braconniers de nuire à la pêche lucrative des bébés anguilles en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le bureau de Mme Murray a déclaré que les agents des pêches avaient continué d'appliquer un moratoire sur la pêche imposé le 15 avril, alors que des informations faisaient état d'une augmentation du braconnage et de la violence le long des rivières à marées dans les deux provinces.

Cependant, certains pêcheurs commerciaux se sont plaints que peu avait été fait pour arrêter la pêche, en particulier pendant la grève de près de deux semaines des membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada, qui comprend des agents des pêches. La grève a commencé quatre jours après l'imposition du moratoire.

Les minuscules anguilles translucides, qui valent plus de 4000 $ le kilogramme, sont pêchées la nuit dans les rivières à marées lorsqu'elles migrent vers l'intérieur des terres depuis l'océan chaque printemps. Elles sont généralement vendues à des acheteurs en Asie où elles sont cultivées pour l'alimentation. La demande et les prix ont augmenté régulièrement ces dernières années.

Mercredi, le bureau de Mme Murray a déclaré que les agents de son ministère appliquaient la Loi sur les pêches et travaillaient avec la GRC et d'autres agences pour «lutter contre la pêche illégale» des bébés anguilles, également connues sous le nom de civelles.

«Depuis la publication de l'ordonnance sur la gestion des pêches le 15 avril, qui a fermé la pêche à la civelle pour une période de 45 jours, des efforts d'application ont été menés par les agents des pêches pour dissuader et perturber la récolte non autorisée de civelles», indique le communiqué.

«Pour maintenir l'intégrité opérationnelle, nous ne divulguons pas le nombre d'agents actifs ni les activités d'application spécifiques qu'ils entreprennent. Les agents des pêches continueront d'appliquer la loi.»

Depuis le 15 avril, les agents des pêches ont procédé à 18 arrestations et saisi 6,5 kilogrammes de civelles, un véhicule, 15 épuisettes et 22 pièges à poissons – appelés verveux – en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, selon le communiqué.

La grève de la fonction publique

La semaine dernière, le représentant de la Nouvelle-Écosse au cabinet fédéral, Sean Fraser, a déclaré que la grève de la fonction publique rendait difficile pour Ottawa l'application des règles de conservation. M. Fraser, député de la Nouvelle-Écosse et ministre fédéral de l'Immigration, a déclaré que les services essentiels des agents des pêches qui devaient travailler pendant la grève étaient limités aux situations où la vie d'une personne était en danger, ou quelque chose d'une ampleur similaire.

Certains titulaires de permis de pêche ont envoyé des photos au ministère des Pêches qui montreraient des gens pêchant des civelles malgré l'interdiction temporaire.

Stanley King, propriétaire d'une entreprise de pêche à la civelle autorisée en Nouvelle-Écosse, a distribué mardi des photos qui, selon lui, montrent le braconnage de la nuit précédente sur les rivières Hubbards et Ingram.

«Le braconnage a probablement également eu lieu sur d'autres rivières que nous surveillons, mais les braconniers ont récemment détruit certaines de nos caméras sur ces rivières, a soutenu M. King dans un courriel. C'est la 16e fois que je signale le braconnage d'anguilles à partir de ces endroits en 17 jours depuis la fermeture de la pêcherie.»

M. King a déclaré que son appareil photo avait récemment capturé des images d'agents des pêches sur une rivière, mais il a indiqué que les photos avaient été prises à 14h30, lorsque la pêche à la civelle est généralement une perte de temps.

«S'il vous plaît, envisagez d'appliquer la… fermeture, a écrit M. King. La grève fédérale est maintenant terminée, donc cette excuse n'est plus valable.»

Au Nouveau-Brunswick, une députée provinciale de la région de Saint-George s'est dite abasourdie mardi soir lorsqu'elle a aperçu une cinquantaine de personnes munies de lampes frontales utilisant des filets pour ramasser des anguilles dans la rivière Magaguadavic.

Andrea Anderson-Mason, une ancienne ministre de la Justice, a déclaré qu'au cours des 15 dernières années, elle s'était habituée à voir entre deux et six pêcheurs d'anguilles dans la rivière à cette période de l'année. Elle a dit qu'elle avait appelé le ministère fédéral des Pêches mardi soir et qu'on lui avait dit qu'il n'y avait pas assez de personnel dans la région pour intervenir.

Pendant ce temps, le ministre des Pêches de la Nouvelle-Écosse, Steve Craig, s'est dit inquiet pour la conservation de l'espèce.

«Nous avons besoin d'une pêche durable», a déclaré M. Craig jeudi après une réunion du cabinet.

Alors que le gouvernement fédéral est responsable de la conservation, M. Craig a souligné que la province autorise l'achat et la transformation des civelles et peut mettre un terme aux ventes illégales. Il a déclaré qu'aucune amende ou pénalité n'avait été imposée cette année.

Il existe 44 licences valides pour la transformation en Nouvelle-Écosse, mais seulement trois sont actuellement actives, a indiqué M. Craig.

— Avec des informations de Keith Doucette à Halifax

Michael MacDonald, La Presse Canadienne