Mark Carney rencontrera Donald Trump et Claudia Sheinbaum à Washington vendredi

WASHINGTON — Le premier ministre Mark Carney prévoit de rencontrer le président américain Donald Trump vendredi à Washington lors d'un événement lié à la Coupe du monde de la FIFA, alors que les négociations commerciales entre le Canada et les États-Unis restent au point mort.

Le cabinet du premier ministre a indiqué que M. Carney rencontrera M. Trump au Kennedy Center, où se tiendra l'événement, et que la réunion devrait être brève. M. Carney devrait également rencontrer la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum.

Les trois dirigeants assisteront au tirage au sort final de la Coupe du monde, qui sera coorganisée par les pays d'Amérique du Nord l'année prochaine.

Il s'agira de la première rencontre en personne des trois dirigeants avant l'examen obligatoire de l'accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique également prévu l'année prochaine.

Alors que les relations diplomatiques et commerciales nord-américaines ont été bouleversées par des droits de douane généralisés visant les voisins les plus proches des États-Unis, M. Carney et Mme Sheinbaum ont adopté des approches radicalement différentes à l'égard de l'administration Trump.

Après les élections canadiennes d'avril, M. Carney s'est rapidement rendu à Washington pour rencontrer M. Trump à la Maison-Blanche.

Malgré le ton cordial de cette rencontre, M. Trump a augmenté les droits de douane sur le Canada à 35 % en août. Ces droits de douane ne s'appliquent pas aux marchandises conformes à l'accord commercial continental, connu sous le nom d’ACEUM.

Les industries canadiennes sont également touchées par les droits de douane distincts imposés par le président sur l'acier, l'aluminium, les automobiles, le bois d'œuvre et le cuivre.

Pour apaiser Washington, Ottawa a renforcé la sécurité à la frontière, augmenté le financement de l'OTAN et abandonné sa taxe sur les services numériques.

M. Carney a maintenu des contacts réguliers avec le président américain pendant des mois. Le président américain a fait son éloge lorsque les deux dirigeants se sont à nouveau rencontrés en octobre à la Maison-Blanche.

M. Trump a cependant rapidement annulé les négociations commerciales après avoir été irrité par une publicité commanditée par l'Ontario qui citait l'ancien président Ronald Reagan critiquant les droits de douane.

Le premier ministre Carney a déclaré aux journalistes la semaine dernière que lui et le président s'étaient récemment entretenus, mais pas au sujet des négociations commerciales.

L'événement de la FIFA de vendredi sera l'occasion d'une première rencontre en face-à-face entre M. Trump et Mme Sheinbaum. Ils devaient se rencontrer lors du sommet du G7 en juin, mais M. Trump est parti plus tôt pour gérer les tensions entre Israël et l'Iran.

Le président Trump n'a jamais augmenté les droits de douane de 25 % sur le Mexique, qui ne s'appliquent pas non plus aux marchandises incluses dans l'ACEUM, affirmant que Mme Sheinbaum avait pris les mesures nécessaires pour lutter contre l'immigration et le trafic de drogue à la frontière.

Mme Sheinbaum a indiqué mercredi qu'il n'était «pas encore décidé» si elle allait avoir une réunion privée avec M. Trump pendant son séjour à Washington.

«Si cela devait se produire, ce serait une rencontre très brève», a-t-elle déclaré.

La Coupe du monde 2026, qui doit à mettre de l'avant l'unité nord-américaine, se déroulera dans le contexte des négociations commerciales cruciales entre les trois pays.

Le Canada et le Mexique ont tous deux été protégés des pires effets des droits de douane américains grâce à l'exception prévue dans l'ACEUM, mais l'avenir de l'accord commercial est désormais incertain.

Interrogé mercredi sur la révision de l'ACEUM, M. Trump a déclaré que l'accord commercial «expire» l'année prochaine et qu'il allait «soit le laisser expirer, ou peut-être conclure un autre accord avec le Mexique et le Canada».

Cet accord commercial a été négocié pendant le premier mandat de M. Trump pour remplacer l'Accord de libre-échange nord-américain. Lorsque l'ACEUM a été signé, le président a affirmé qu'il s'agissait du «meilleur accord jamais conclu». Il a changé d'avis pendant son deuxième mandat.

M. Trump a dit que l'accord commercial était «transitoire» et qu'il avait peut-être rempli son objectif.

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne