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Marco Rubio aurait évité les discussions sur le «51e État» à l'approche du G7

durée 18h28
10 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

WASHINGTON — La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a déclaré que le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, n'avait pas repris les propos du président Donald Trump concernant l'annexion du Canada au statut de 51e État américain lors de leurs entretiens.

Mme Anand a indiqué lundi que M. Rubio «n'a pas abordé ce sujet avec moi de façon explicite, ni même laissé entendre quoi que ce soit».

Elle accueillera M. Rubio et d'autres ministres des Affaires étrangères des pays du G7 dans la région de Niagara, en Ontario, mardi et mercredi, afin de discuter des défis économiques et sécuritaires communs dans un contexte d'incertitude mondiale.

«Nous sommes dans un contexte où nous souhaitons aborder les enjeux cruciaux auxquels nos pays et le monde entier sont confrontés, a expliqué Mme Anand en entrevue. Et nous tous, en tant que partenaires du G7, nous réunissons à la table des négociations de bonne foi pour faire avancer ces questions cruciales en cette période géopolitique très instable.»

Les relations canado-américaines sont mises à rude épreuve par la politique tarifaire croissante de M. Trump et ses menaces d'annexion. Les discussions sur la souveraineté canadienne ont jeté une ombre sur la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 en mars à Québec, où M. Rubio a déclaré aux journalistes que Donald Trump estimait que le Canada devrait rejoindre les États-Unis pour des «raisons économiques».

Marco Rubio a alors affirmé que le G7 n'avait pas pour objet de discuter des propos de Donald Trump sur l'annexion. Il a toutefois précisé avoir abordé la question avec Mélanie Joly, alors ministre des Affaires étrangères du Canada.

Donald Trump lui-même n'a pas lancé de frondes sur le «51e État» lors de ses conversations avec le premier ministre Mark Carney pendant le sommet des dirigeants du G7 en Alberta en juin. M. Carney a alors indiqué aux journalistes que le président avait fait preuve de respect pour la souveraineté canadienne.

Promouvoir la paix et la coopération stratégique

Le département d'État américain a déclaré lundi que Marco Rubio participait à la réunion du G7 pour promouvoir les intérêts américains en matière de paix et de sécurité, de coopération stratégique et de stabilité mondiale.

Le département a indiqué dans un communiqué de presse que les discussions de M. Rubio porteraient sur «la promotion des initiatives de paix du président Trump en Ukraine et à Gaza, la sécurité maritime, Haïti, le Soudan, la résilience des chaînes d'approvisionnement et les minéraux critiques».

Le premier ministre Carney s'est efforcé de stabiliser les relations canado-américaines et a reçu les éloges du président lors d'une rencontre à la Maison-Blanche en octobre.

Cet élan positif fut de courte durée. Le mois dernier, Donald Trump a de nouveau suspendu les négociations avec le Canada après la diffusion par l'Ontario d'une publicité télévisée mettant en scène l'ancien président américain Ronald Reagan critiquant les droits de douane.

Mme Anand n'a pas précisé si elle s'entretiendrait avec Marco Rubio sur la manière de relancer ces négociations, ajoutant que le dossier commercial est piloté par le ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis Dominic LeBlanc.

Mme Anand a indiqué que le sommet du G7 est une initiative multilatérale axée sur un large éventail de questions, allant des minéraux critiques à la sécurité arctique, en passant par la situation dans la bande de Gaza. Elle a affirmé que les travaux doivent se poursuivre, quel que soit l'état d'avancement du dossier commercial.

«La relation entre le Canada et les États-Unis est extrêmement complexe et dure depuis des décennies, a déclaré Mme Anand. Nous ne pouvons ignorer le nombre de dossiers sur lesquels les États-Unis et le Canada collaborent.»

Le Canada, qui assure la présidence du G7 cette année, a également choisi d'inviter les ministres des Affaires étrangères de plusieurs autres pays aux réunions de cette semaine. Ces pays comprennent l'Australie, le Brésil, l'Inde, le Mexique, l'Arabie saoudite, la Corée du Sud, l'Afrique du Sud et l'Ukraine.

Afin de réduire la dépendance du Canada envers le commerce avec les États-Unis, dans un contexte de protectionnisme et de droits de douane imposés par Donald Trump, Marck Carney et Anita Anand s'efforcent de rétablir les relations avec l'Inde. Ces relations se sont rapidement détériorées en 2023 après l'assassinat du chef sikh Hardeep Singh Nijjar sur le sol canadien.

Les efforts de Mark Carney pour renouer les liens avec l'Inde suscitent certaines réticences. L'organisation de défense des droits des sikhs, Sikhs For Justice, annonce son intention d'organiser un piquet de grève permanent pendant les réunions du G7.

Mme Anand a expliqué que l'ajout de pays de différentes régions visait à assurer un dialogue constructif et approfondi lors du sommet du G7.

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne

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