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L’Agence spatiale canadienne recevra un échantillon prélevé sur l'astéroïde Bennu

durée 16h30
31 août 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — De nouvelles recherches sur un échantillon prélevé sur l'astéroïde Bennu — dont une petite partie devrait bientôt arriver au Canada — offrent un aperçu de sa formation.

Des études publiées la semaine dernière dans les revues scientifiques «Nature Astronomy» et «Nature Geoscience» montrent un aperçu des granules prélevés et ramenés sur Terre en septembre 2023 dans le cadre de la mission OSIRIS-Rex, dirigée par la NASA.

Les trois études, auxquelles participent des chercheurs canadiens, ont révélé que Bennu est un astéroïde géocroiseur, mais sa composition suggère que l'astéroïde parent dont il s'est séparé contient des matériaux provenant de tout le système solaire.

Ces scientifiques ont examiné l'origine, la formation et l'évolution de l'échantillon de Bennu afin de comprendre son histoire.

Grâce à sa contribution à la mission de récupération de l'échantillon, l'Agence spatiale canadienne (ASC) recevra une part de la richesse céleste, mais pas avant 2026.

«L'Agence spatiale canadienne renforce ses capacités afin de conserver son premier échantillon prélevé dans l'espace», a déclaré le Dr Patrick Hill, un scientifique de l'ASC.

La construction d'une salle blanche à l'ASC, située dans l’arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil, a commencé en janvier 2025. L'échantillon y sera expédié grâce à un transfert soigneusement coordonné avec la NASA, a précisé M. Hill.

Le Canada deviendra alors le cinquième pays du monde à conserver des échantillons prélevés dans l'espace. Il recevra environ 4 % des 122 grammes de poussière et de cailloux, soit un peu moins de 5 grammes.

«Ce domaine est très spécifique en raison des matériaux astraux et nous devons respecter de nombreuses exigences pour garantir la non-contamination de l'échantillon. L'objectif de ces missions est de ne pas modifier le matériau pendant son séjour sur Terre», a indiqué M. Hill, ce qui implique de le protéger de l'eau, des molécules organiques ou des plastiques.

La mission OSIRIS-REx, dirigée par la NASA, a lancé OSIRIS-REx dans l'espace en 2016 pour recueillir à la surface d'un astéroïde des matériaux qui, espèrent les scientifiques, leur permettront de mieux comprendre la formation du système solaire.

La sonde a commencé à orbiter autour de l'astéroïde, appelé Bennu, en 2018, et a prélevé un échantillon en 2020.

Elle a entamé son retour sur Terre en 2021, et une capsule contenant des roches et de la poussière spatiale a atterri dans le désert de l'Utah en septembre 2023.

Un échantillon intact

La contribution du Canada à la mission a été un altimètre laser, appelé OLA, qui mesure l'altitude et la distance. Bennu a ainsi fait l'objet de relevés approfondis, avec des milliards de mesures de l'astéroïde prises sur une période de deux ans.

L'outil a permis de déterminer le meilleur endroit pour prélever un échantillon, la sonde ayant atterri brièvement pour prélever les matériaux.

Les études les plus récentes ont révélé que Bennu s'est formé à partir d'un astéroïde parent plus gros, détruit par une collision dans la ceinture d'astéroïdes entre les orbites de Mars et de Jupiter. Cet astéroïde parent s'est formé dans le système solaire externe à partir de matériaux provenant de divers endroits, y compris au-delà de notre système solaire.

Il a été formé à partir de poussière de notre système solaire et de matière organique de l'espace interstellaire. Jusqu'à présent, l'analyse de l'échantillon a révélé la présence de grains de poussière d'étoiles dont la composition est antérieure au système solaire, a rapporté M. Hill.

«Nous disposons de nombreuses météorites qui fournissent de nombreuses informations sur ce type de recherche, mais ces missions sont intéressantes, car elles permettent de prélever l'échantillon et de le rapporter. Il n'est donc pas altéré par son passage dans l'atmosphère et les modifications à la surface de la Terre, ce qui nous permet d'observer en détail la matière intacte», a-t-il ajouté.

Une autre étude a révélé que l'astéroïde a été radicalement transformé au fil du temps par ses interactions avec l'eau et son exposition aux rigueurs de l'environnement spatial.

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne

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