Les visites aux urgences pour pneumonie ont doublé à l'automne dernier

TORONTO — Le nombre de visites aux urgences pour pneumonie a plus que doublé l'automne dernier par rapport à l'année précédente, selon l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS).

Les nouvelles données publiées jeudi indiquent que les jeunes de 5 à 19 ans ont été les plus touchés.

«Il s'agit en fait de la plus forte augmentation des visites aux urgences liées à la pneumonie que nous ayons observée depuis la COVID-19», a relevé Tanya Khan, responsable de l'avancement et de la mobilisation des données hospitalières à l'ICIS, lors d'une entrevue.

La pneumonie ne figurait pas parmi les 10 principales raisons de consultation aux urgences en 2023-2024, mais elle a grimpé au troisième rang en 2024-2025, après les douleurs abdominales et pelviennes et les douleurs à la gorge et à la poitrine, a précisé Mme Khan.

Le nombre de visites a plus que doublé en septembre, octobre et novembre, bondissant jusqu'à 132 % en octobre 2024, avec 24 242 visites, contre 10 432 le même mois en 2023.

L'ICIS estime disposer de données provenant d'au moins 89 % des services d'urgence du Canada.

La Dre Anna Banerji, infectiologue pédiatrique à Toronto, a déclaré que les chiffres de l'ICIS reflètent probablement un afflux de patients atteints de pneumonie atypique – appelée pneumonie ambulatoire – au cours de la saison des maladies respiratoires de l'année dernière.

La pneumonie ambulatoire provoque généralement des symptômes plus légers que les autres types de pneumonie, notamment de la toux, de la fièvre et de la fatigue.

«Beaucoup de personnes atteintes de ce type de pneumonie peuvent guérir d'elles-mêmes», a précisé la Dre Banerji.

Mais dans certains cas, la pneumonie ambulatoire peut être grave et entraîner des symptômes neurologiques et des éruptions cutanées, a-t-elle ajouté.

Les parents devraient consulter un médecin pour leurs enfants si la toux, la fièvre ou la fatigue persistent, recommandent les médecins.

La pneumonie ambulatoire est généralement causée par une bactérie appelée Mycoplasma pneumoniae. Si un traitement est nécessaire, un antibiotique de la classe des macrolides, qui comprend l'azithromycine, la clarithromycine et l'érythromycine, est nécessaire à la place de l'amoxicilline, couramment utilisée contre la pneumonie.

Anna Banerji a précisé qu'on ignorait si la pneumonie ambulatoire réapparaîtrait de manière significative cet automne, mais elle a noté une augmentation de divers virus et infections bactériennes après l'arrêt des précautions contre la COVID-19, comme le port du masque.

Shirley Quach, directrice des soins et des programmes centrés sur la personne à la Lung Health Foundation, a déclaré que les données épidémiologiques montrent que les cas de pneumonie ambulatoire suivent un cycle où le nombre d'infections culmine tous les trois à sept ans.

«Si l'année dernière a pu marquer le pic du cycle, nous devons rester vigilants face à la pneumonie ambulatoire cet automne (…) quel que soit le cycle», a soutenu Mme Quach dans un courriel.

Elle a expliqué que c'est la période de l'année où les maladies respiratoires commencent à se multiplier, car les gens passent plus de temps à l'intérieur et les enfants retournent à l'école.

«Cette proximité facilite la propagation des bactéries et des virus par les gouttelettes respiratoires, comme la toux et les éternuements. On peut être infecté sans présenter de symptômes et transmettre l'infection à ses proches», a-t-elle ajouté.

– Avec des informations de Hannah Alberga, à Toronto

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Nicole Ireland, La Presse Canadienne