Les urgences pédiatriques débordent, les parents appelés à collaborer

MONTRÉAL — Les urgences pédiatriques débordent, et une grande part des enfants s'y retrouvent pour des symptômes normaux de la grippe. Autant au CHU Sainte-Justine qu'à l’Hôpital de Montréal pour enfants, les patients ayant un problème de santé mineur (catégories P4-P5) représentaient 40 % des visites à l’urgence.

Depuis une semaine, les volumes de patients ne cessent de croître dans ces deux hôpitaux pédiatriques et le pire est à venir, puisque le pic de la saison grippale risque de survenir durant les Fêtes, une période particulièrement propice aux échanges de microbes.

«On est dans une période d'achalandage important qui va progresser, qui va continuer parce qu'on est vraiment sur la pente ascendante de la vague d'influenza», souligne en entrevue le Dr Antonio D’Angelo, chef médical de l’urgence du CHU Sainte-Justine.

Il a fait savoir qu'actuellement, le personnel des urgences de son hôpital voit plus de 300 patients par jour, ce qui dépasse largement la capacité habituelle du centre hospitalier. Selon la gravité des cas, le CHU Sainte-Justine voit normalement 250 patients par jour «sans trop de difficulté». Lundi, 336 patients ont été vus à l'urgence. «Ça, c'est vraiment problématique parce qu'on draine beaucoup de ressources à trier et à évaluer des patients qui sont moins malades, qui peuvent être traités à la maison», indique Dr D’Angelo.

Le CHU Sainte-Justine et l’Hôpital de Montréal pour enfants ont publié un communiqué mardi pour rappeler aux parents d’éviter de se rendre aux urgences si l’état de leur enfant ne nécessite pas de soins immédiats. Il est normal pour un enfant qui a une grippe de faire de la fièvre pendant cinq à sept jours, précise Dr D’Angelo. Si votre enfant n'a pas de problème respiratoire, qu'il arrive à boire au moins la moitié du liquide qu'il boit en temps normal et qu'il urine, il est préférable de le soigner à la maison avec du Tylenol et de l'Advil.

La saison de la grippe est hâtive cette année. On s'attend à ce que le pic de la transmission soit atteint durant les Fêtes. La semaine dernière, plus de 3500 cas d'influenza ont été testés positifs, selon les résultats de détection des virus respiratoires des laboratoires hospitaliers, que reçoit le Laboratoire de santé publique du Québec.

Mardi avant-midi, le taux d'occupation sur les civières dans les urgences du Québec s'élevait à 131 %. La région de Laval était la plus critique de la province, avec un taux de 200 % mardi avant-midi. Montréal, l'Outaouais et les Laurentides avaient aussi une occupation importante de leurs urgences, avec des taux qui oscillent autour de 160 %.

Le ministère de la Santé a d'ailleurs publié un communiqué de presse pour rappeler les règles de base pour minimiser les risques de transmission de virus respiratoire. Il mentionne notamment que les gens devraient rester à la maison durant les Fêtes s'ils ont des symptômes de la grippe, surtout de la fièvre. Un masque devrait être porté jusqu'à la disparition des symptômes pour protéger les autres. On invite par ailleurs les personnes malades à se laver les mains régulièrement et à tousser dans le pli de leur coude ou dans un mouchoir.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne