Les syndiqués d'Airbus à Mirabel ont rejeté une deuxième offre patronale
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Les syndiqués d’Airbus Canada à Mirabel ont rejeté massivement, pour la deuxième fois dimanche, une offre patronale pour le renouvellement de leur convention collective, qui est arrivée à échéance en décembre dernier.
Les travailleurs de Mirabel, représentés par la section locale 712 de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA), se sont réunis dimanche à Laval, et ont voté à 99,9 % contre la nouvelle offre patronale, suivant la recommandation de leur comité de négociation.
Parmi les 1300 travailleurs représentés par cette section, 79 % se sont exprimés lors du vote, soit plus de 1000 syndiqués.
Le 17 mars dernier, les travailleurs avaient voté à 99,6 % contre la première offre patronale.
Plusieurs aspects de l’offre patronale sont encore insatisfaisants selon les travailleurs, malgré des améliorations depuis le mois de mars du côté salarial, indique Éric Rancourt, porte-parole à la table de négociation et représentant de l’AIMTA Canada pour le Québec.
«Ce qui reste comme sujets, c’est le rattrapage salarial dû aux dernières années avec (l’inflation) et la flambée des prix. Il y a aussi l’indexation du régime de retraite au coût de la vie, il y a les horaires de travail, les assurances collectives, les sécurités d’emploi, l’impartition et la durée du contrat aussi est un enjeu», détaille M. Rancourt.
Les syndiqués d’Airbus à Mirabel travaillent sur les avions A220. Airbus Canada souhaite rentabiliser le programme de ces appareils, anciennement la C Series de Bombardier, d’ici 2026.
«Les gens qui travaillent sur le A220, au fil des 20 dernières années, ils ont fait beaucoup de sacrifices pour garantir le succès du programme. Maintenant, ce qu’ils veulent, c’est un retour sur leur investissement par un rattrapage de leurs conditions de travail», soutient M. Rancourt.
Le syndicat prévoit une «riposte» dès lundi matin, mais M. Rancourt n’a pas voulu dévoiler ces moyens de pression afin de conserver «l’effet de surprise».
Toutefois, il n’est pas encore question de déclencher une grève, alors que les négociations entre les deux parties reprennent aussi lundi.
«On se donne une dernière chance d’arriver à une entente négociée. En ce qui concerne la partie syndicale, on a une ouverture au dialogue, ça va maintenant dépendre de l’attitude de l’employeur à la table demain (lundi)», affirme M. Rancourt.
Airbus Canada a réagi au vote des syndiqués dimanche, en se disant «déterminé à continuer le dialogue qui s’est amorcé» dans le but de «trouver un accord qui convienne aux deux parties et assure le succès à long terme de l’A220».
«Nous avons soumis une nouvelle offre bonifiée le 29 mars au Syndicat. Le dialogue à la table est ouvert et constructif, mais il subsiste un écart entre les demandes du Syndicat et la capacité financière actuelle de l’A220 qui n’a pas encore atteint son seuil de rentabilité. Nous prenons acte des résultats du vote et restons engagés à concilier les intérêts de nos employés avec les impératifs économiques de l’A220», a affirmé par courriel Annabelle Duchesne, cheffe des communications chez Airbus Canada.
La convention collective des travailleurs de Mirabel est venue à échéance le 1er décembre 2023, et les discussions avec la partie patronale se sont amorcées en novembre dernier.
Coralie Laplante, La Presse Canadienne