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Les quatre principaux candidats achèvent leur campagne avant l'élection partielle

durée 12h19
12 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — À l’approche de l’élection partielle qui se tiendra lundi dans la circonscription Saint-Henri–Sainte-Anne, à Montréal, la lutte s'intensifie entre les quatre candidats des principaux partis en lice.

Sous les couleurs du Parti libéral du Québec (PLQ), l’entrepreneur social Christopher Baenninger a déclaré avoir vécu une campagne «intense», mais dont il se dit «très satisfait».

Questionné sur sa lutte serrée avec les solidaires, l’homme d’affaires a assuré qu’il se concentrait plutôt sur le ralliement des derniers indécis. Les enjeux restent tout de même de taille pour le candidat, qui doit défendre un comté libéral depuis sa création. En date du 3 mars, les sondages annonçaient 33 % d’intentions de vote autant pour les libéraux que pour les solidaires.

Parmi les préoccupations exprimées sur le terrain, la plus fréquente est avant tout celle du logement, a indiqué M. Baenninger.

«Des fonds sont bloqués par le gouvernement Legault depuis novembre 2021. On parle de fonds considérables, puisque c’est 1,7 milliard $ au fédéral avec une équivalence de 1,7 milliard $ au provincial et un investissement sur 10 ans», a soutenu le candidat libéral.

Cet enjeu touche particulièrement les citoyens de Saint-Henri–Sainte-Anne, a-t-il précisé, puisque la circonscription compte 62 HLM – le plus grand nombre au Québec – et plus de 200 habitations barricadées sur son territoire. 

«Des fonds doivent être investis là-dedans pour que des gens puissent les habiter. Il faut continuer d’investir dans le logement social (...) et s’assurer que c’est une économie solide et inclusive», a résumé M. Baenninger.

Pour le candidat solidaire Guillaume-Cliche Rivard, les libéraux restent «partiellement responsables» de la crise du logement qui fait rage dans la circonscription, 

«C’est facile de mettre le doigt sur la CAQ, mais l’austérité du gouvernement libéral de l’époque est quand même responsable de ce qu’on connaît aujourd’hui. Le parti dit qu’il va débarricader quelque 200 logements dans les HLM. Je pose la question : comment ça se fait que Mme Anglade n’ait pas été capable de le faire et que lui en sera capable?», a-t-il soulevé en entrevue.

Le candidat a soutenu que la formation solidaire mettrait sur pied «une série de mesures» pour lutter contre la crise, notamment l’instauration d’un registre des baux, l’annulation sur les baux de la clause F – qui permet d’augmenter sans limites les loyers des nouvelles constructions –, ainsi qu'un moratoire sur les rénovictions.

M. Cliche-Rivard a aussi précisé qu’il souhaitait abaisser à 65 ans l’âge de la loi Françoise David, qui interdit les évictions de personnes âgées de 70 ans et plus vivant dans leur logement depuis au moins 10 ans et ayant des revenus situés sous un certain seuil. 

Et le dernier défi en vue du scrutin? 

«Travailler sur notre sortie de vote, a répondu l’avocat de formation. Le taux de vote n’est déjà pas très fort dans Saint-Henri–Sainte-Anne lors d’une élection générale ; dans une partielle, on estime que ça va sortir entre 25 % et 30 % seulement du taux de participation».

Des candidats de la relève

De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) a misé sur l'annonce d'une baisse d'impôts prévue pour en 2023 afin de séduire les électeurs.

Selon Victor Pelletier, président de l’aile jeunesse de la CAQ et candidat en lice pour l’élection partielle, cette campagne était l’occasion de montrer sa motivation et son expérience en bureau de circonscription depuis les cinq dernières années.

«35 jours c’est court, et mon but était de me présenter en tant que candidat. Je fais beaucoup de terrain depuis le 6 février dernier, on a mobilisé des équipes de bénévoles pour du porte-à-porte, on a fait tous les quartiers», a-t-il déclaré en entrevue, ajoutant que la réception était «très bonne sur le terrain».

À l’instar des autres candidats, M. Pelletier a soulevé la nécessité de tacler la crise du logement et la hausse du coût de la vie, ajoutant que le gouvernement caquiste était «en action». 

«C’est important de dire que le gouvernement est là, il y a des mesures qui ont été faites un peu avant les Fêtes, et un budget s’en vient aussi pour adresser la situation. (...) Des projets sont en cours de construction et d’organisation, et comme l’a dit la ministre de l’Habitation, il faut moderniser certains programmes pour pouvoir accroître l’offre de logement», a précisé le jeune homme de 21 ans.

Andréanne Fiola, qui avait terminé au quatrième rang dans la circonscription de Laval-des-Rapides en octobre dernier, a confirmé une «attitude très positive» des électeurs à l'égard du chef péquiste, Paul St-Pierre-Plamondon.

«Pour un quartier comme Saint-Henri–Sainte-Anne où ça s’anglicise de plus en plus et pour les Québécoises et Québécois qui parlent le français et qui veulent la protection de la langue, ils commencent à réaliser qu’il y a un seul parti qui va être là pour ça, et c’est le Parti québécois», a déclaré en entrevue la candidate lors du Congrès péquiste, samedi, à Sherbrooke. 

La technicienne en environnement a ajouté qu'elle faisait partie de la seule formation qui mettait de l’avant le projet d’indépendance, et que les gens étaient «de plus en plus attentifs» aux propositions amenées.

La cheffe libérale Dominique Anglade était sortie gagnante du scrutin du 3 octobre, obtenant 36,2 % des voix. Elle avait devancé Guillaume Cliche-Rivard par 2736 voix. Le caquiste Nicolas Huard-Isabelle avait terminé au troisième rang à 17,7 %, devant la péquiste Julie Daubois à 8,3% et la conservatrice Misha White à 6,4 %.

Un total de 11 candidats se présentent à cette élection dans Saint-Henri–Sainte-Anne, dont la liste électorale regroupe plus de 57 000 électeurs.

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Élo Gauthier Lamothe, La Presse Canadienne