Les propos de Paul St-Pierre Plamondon sur le milieu culturel choquent

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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Les propos du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon sur l'«aplaventrisme» du milieu culturel québécois continuent de faire réagir. Ses députés le défendent, affirmant qu'il a ouvert un débat important.
«Depuis quand au Québec, pour lancer des débats, il faut qu'on méprise les gens?», s'est offusqué le co-porte-parole de Québec solidaire, Sol Zanetti, en point de presse à l'Assemblée nationale, jeudi.
«On n'avait absolument pas besoin de déverser du fiel sur le milieu culturel pour parler des conditions des artistes», a-t-il soutenu.
Mardi, des représentants de plusieurs associations culturelles ont salué la nomination de Marc Miller à titre de ministre fédéral de l’Identité et de la Culture canadiennes.
Cela a piqué au vif M. St-Pierre Plamondon, qui a déclaré sur les réseaux sociaux: «La vacuité intellectuelle et l'aplaventrisme d'une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants. J’ai honte.»
En point de presse mercredi, le chef péquiste s'est défendu en déclarant que M. Miller, un ex-ministre de l'Immigration dans le gouvernement Trudeau, était l'un des «architectes de notre déclin linguistique».
«Un moment donné, on a le droit de s'attendre à ce que (…) les porte-parole du milieu culturel québécois soient loyaux envers le Québec et la francophonie», a-t-il pesté.
Sur les ondes de Radio-Canada, la présidente de l'Union des artistes (UDA), Tania Kontoyanni, s'est dite «secouée» et «très triste».
«Nous insulter de cette façon-là, je ne pense pas que ce soit constructif», a pour sa part réagi Ève Paré, directrice générale de l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ).
M. St-Pierre Plamondon n'était pas en Chambre jeudi matin, mais deux de ses députés l'ont défendu en point de presse avant la période des questions, disant l'appuyer «à 100 %».
«Ce qu'il a fait, c'est qu'il a ouvert une discussion. Comme disait mon collègue, ça fait combien de temps qu'on n'a pas parlé de culture, de l'aspect fédéral de la culture, de cet argent-là?» a argué le député Alex Boissonneault.
Il a fait une différence entre le ton de la présidente de la FTQ, Magali Picard, qualifié par le PQ de «belliqueux», et celui de son chef, qui s'exprimait par ailleurs sur les réseaux sociaux.
«Ce n'est pas le même décorum qu'en commission parlementaire. Je pense qu'on va s'entendre là-dessus. On peut s'exprimer différemment sur X qu'en commission parlementaire», selon lui.
Trois motions à l'Assemblée nationale
Jeudi, Québec solidaire et le Parti libéral du Québec (PLQ) ont déposé chacun une motion en Chambre pour condamner les propos de Paul St-Pierre Plamondon.
La motion du PLQ se lisait ainsi: «Que l'Assemblée nationale (...) énonce que les (...) organisations de la société civile, tous milieux confondus, devraient (...) pouvoir s'exprimer (...) en toute indépendance des orientations idéologiques de la classe politique.
«Qu’elle affirme que toute tentative de remettre en cause la loyauté d'un groupe de citoyens au Québec sur la base d'opinions politiques légitimes représente une dérive autoritaire qui mérite d'être combattue par toutes les forces vives de notre démocratie.»
Cette motion a été battue par le PQ, tout comme celle de QS, qui allait essentiellement dans le même sens.
Le PQ a répliqué en présentant sa propre motion, qui se lisait ainsi: «Que l'Assemblée nationale exige que le gouvernement fasse la demande formelle auprès du premier ministre du Canada (...) de rapatrier les budgets en culture au Québec.»
Caroline Plante, La Presse Canadienne