Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Les produits pour le couronnement de Charles III se vendent bien au Canada

durée 09h22
1 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

Lorsque la reine Élisabeth est décédée en septembre, Carl Hulme se trouvait en Angleterre – l'endroit idéal pour ramasser de la porcelaine fine commémorative, des essuie-verres et des sacs en toile pour approvisionner son magasin, le Blimeys British Store and Gift Shop, à Essex, en Ontario.

La plupart de ces articles ont été vendus au moment où les marchandises marquant le couronnement du roi Charles le 6 mai arrivaient dans son magasin à environ 30 kilomètres de la frontière Windsor-Detroit.

Mais avec la moindre popularité du nouveau souverain et les récents drames royaux qui ont suscité des débats sur l'attachement à la monarchie, M. Hulme et d'autres n'étaient pas certains qu'il y aurait beaucoup de demande pour les souvenirs du roi Charles au Canada.

«Avec la reine, la plupart d'entre nous ont grandi avec elle. C'est la seule souveraine que nous ayons jamais connue et donc avec le décès de la reine, cela a en quelque sorte mis fin à une époque, donc je n'étais pas certain»

Ses doutes se sont tassés, tandis que les tasses et soucoupes Victoria Eggs avec un motif de couronnement et les tasses Emma Bridgewater célébrant le règne du roi se sont vendues à un rythme soutenu chez Blimeys.

Ailleurs au Canada et en ligne, on peut trouver des pièces de monnaie sur le thème de Charles et du couronnement, des timbres, des dosettes de café Nespresso, des boîtes à biscuits McVitie's, des carafes et des robes Royal Scot Crystal, des pyjamas, des oreillers, des chaussettes, des trousses de maquillage et des ours en peluche couronnés de Marks & Spencer.

Marquer un moment historique

Joanne McNeish, professeure spécialisée en marketing à l'Université métropolitaine de Toronto, soupçonne que la gamme de produits ravira les monarchistes canadiens, les royalistes, les collectionneurs de souvenirs et beaucoup de ceux qui veulent juste quelque chose pour marquer un moment historique.

«Les gens adorent un grand événement et plus l'événement approche, plus l'idée d'avoir quelque chose pour se souvenir s'intensifiera, donc au Canada [...] Je pense vraiment qu'il y a un appétit», a-t-elle avancé.

Elle soupçonne que la majeure partie de cet intérêt viendra des acheteurs plus âgés, qui sont plus attachés à tout ce qui est historique. Mais elle fait remarquer du même coup que la génération Z aime également de plus en plus les articles nostalgiques.

Elle estime que les collectionneurs de souvenirs ou les personnes qui ramassent des objets maintenant dans l'espoir de les revendre à profit des années plus tard ne représenteront que 5 % des acheteurs.

Un événement lucratif

Entre célébrations, souvenirs, livres et tourisme, le Center for Retail Research de Norfolk, en Angleterre, anticipe que plus de 1,4 milliard de livres sterling (2,3 milliards $) sera dépensé pour le couronnement par les consommateurs britanniques.

Le directeur du centre, Joshua Bamfield, a estimé que les «passionnés d'outre-mer» généreront 79 millions de livres sterling (132 millions $) de ventes.

«La majeure partie sera américaine, bien sûr, mais je penserais que les dépenses des Canadiens en marchandises de couronnement seraient d'environ 8 millions de livres sterling (13 millions $) naturellement», a-t-il écrit dans un courriel à La Presse canadienne.

«Les Canadiens viendront en touristes pour voir et participer au couronnement, mais je ne penserais pas que la délégation canadienne serait supérieure à 2000 ou 3000.»

Il est difficile pour M. McNeish de prédire à quel point les ventes canadiennes liées au couronnement du roi seront fortes ou comment elles se compareront à l'intérêt pour les souvenirs liés à sa mère, la reine Élisabeth.

Quand Élisabeth a accédé au trône en 1953, beaucoup ont regardé le spectacle sur des téléviseurs nouvellement achetés et des souvenirs commémoratifs semblaient peut-être inappropriés.

Depuis ce temps, la télévision a perdu de sa nouveauté avec l'avènement de la diffusion en direct sur n'importe quel appareil et il est rare qu'un grand événement ne soit pas transformé en une occasion marketing exploitée à des fins lucratives.

Une popularité vacillante

La mort de la reine a suscité des sentiments affectueux pour beaucoup qui la voyaient comme une figure de grand-mère.

La reine reste la personnalité royale la plus populaire avec 80 % des répondants britanniques au sondage YouGov ayant une opinion positive d'elle.

Elle est suivie de sa fille, la princesse Anne, puis de son petit-fils William, prince de Galles et de son épouse, Catherine, princesse de Galles.

Le roi Charles est la cinquième personnalité royale la plus populaire, 55 % des personnes interrogées déclarant avoir une opinion positive de lui.

La rupture de son mariage avec la défunte princesse Diana et les affirmations de cette dernière selon lesquelles la deuxième épouse du roi, la reine consort Camilla, serait à blâmer ont stimulé une grande partie de l'aversion du public pour le roi. Son fils, le prince Harry, qui a quitté la vie royale avec fracas en blâmant sa famille ne l'a pas aidé non plus.

Cependant, M. Hulme croit que les consommateurs sont sympathiques au roi.

«La majorité des gens achètent parce qu'ils ont le sentiment que Charles a été mis sous un si mauvais jour par Harry et [la duchesse de Sussex] Meghan. Ils sentent qu'ils veulent le soutenir d'une manière ou d'une autre.»

Little Taste of Home, un magasin britannique et irlandais près de Calgary n'avait pas encore reçu sa commande de cuillères, tasses et assiettes du roi Charles à la mi-avril, et ses clients demandaient quand ils arriveraient depuis des semaines.

«Ce sont beaucoup de gens qui viennent d'Angleterre qui veulent faire ce qu'ils peuvent de ce côté-ci de l'océan pour célébrer son couronnement», a expliqué une employée, Diane Dennis.

«Ensuite, il y a quelques personnes qui collectionnent des choses simplement parce que ça arrive une fois dans une vie.»

Tara Deschamps, La Presse Canadienne