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Les pharmaciens d'hôpitaux et en CHSLD votent pour des moyens de pression

durée 11h47
11 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTREAL — En colère face à l'inaction du gouvernement dans les négociations pour renouveler leur entente de travail, les pharmaciens d'établissement ont voté à 99 % en faveur d'un mandat pour mettre en œuvre des moyens de pression au moment qu'ils jugent opportun.

Près de 1200 pharmaciens qui travaillent en milieu hospitalier ainsi que dans les CHSLD et les Maisons des aînés ont participé à une assemblée mercredi soir pour donner ce mandat au conseil d’administration de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.)

Comme pour les autres travailleurs du réseau de la santé, les pharmaciens ne peuvent pas faire de moyens de pression qui auraient un impact sur la santé des citoyens. Ils se sont dotés d'un plan qui pourrait tout de même attirer l'attention du gouvernement.

L'A.P.E.S. espère toujours régler d’ici les Fêtes. Mais si rien n'avance à la table de négociation, les pharmaciens d'établissement cesseront de participer au Dossier santé numérique (DSN) pour tout le volet prescription. Après avoir reporté le lancement du DSN l'automne dernier, Santé Québec a annoncé mercredi que les projets pilotes de ce virage numérique seraient finalement déployés le printemps prochain.

Dans leur travail, les pharmaciens d'établissement tentent de contrer les dépenses en pharmacie, par exemple en mettant en place des solutions pour ne pas perdre des médicaments qui périment bientôt ou en récupérant des fioles de médicament qui coûtent très chers, a expliqué en entrevue la pharmacienne et directrice générale de l’A.P.E.S., Linda Vaillant. Tous ces protocoles pourraient être abandonnés, et Québec risque de voir la facture gonflée.

En moins de 24 heures, les moyens de pression peuvent être activés, a soutenu Mme Vaillant. Elle a fait savoir que les pharmaciens d’établissement sont en colère devant le manque de considération du gouvernement. L'entente de travail des pharmaciens d'établissement est échue depuis près de trois ans et les négociations sont au point mort pour les enjeux importants. L'A.P.E.S. a déposé ses demandes il y a environ deux ans.

«Les pharmaciens sont prêts à agir parce qu'ils sont tannés. Pas parce que ça leur fait plaisir de faire ça, parce que là, ils sentent qu'ils ne sont pas entendus et presque pas respectés, s'indigne Mme Vaillant. Parce que quand vous travaillez avec un paquet de professionnels autour de vous qui ont tous eu un règlement, qui ont tous les nouvelles primes, les nouvelles clauses du réseau, vous faites la même chose qu'eux, vous avez des gardes, vous aurez des retours la nuit, vous êtes en service sur appel, mais vos primes à vous sont moins élevées que tous les autres qui ont réglé le dossier. Et puis personne ne semble se soucier de ça, alors que déjà notre salaire est beaucoup moins élevé que le secteur privé, c'est insultant. Ça insulte nos membres, et ils sont vraiment tannés.»

Une pénurie qui coûte cher

Trois enjeux sont cruciaux pour les pharmaciens d'établissement à la table de négociation dans le contexte de la pénurie de personnel. D'abord d'avoir des mesures attrayantes pour les jeunes pharmaciens qui complètent leur formation universitaire; avoir des salaires concurrentiels; et avoir des conditions pour garder les pharmaciens qui sont à l'aube de la retraite.

Or, ces enjeux n'ont toujours pas été abordés à la table et les représentants de la partie patronale ne semblent pas avoir les mandats nécessaires pour en discuter. Il y a deux semaines, l'A.P.E.S. a demandé l'intervention de la présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau, et du ministre de la Santé, Christian Dubé, pour arriver à une entente avant Noël, mais rien n'a bougé. Les ministres ne semblent pas avoir permis un élargissement des mandats donnés à leurs négociateurs, indique l'A.P.E.S.

L'Association rappelle que le réseau de la santé dépense des sommes colossales en main-d'œuvre indépendante pour pallier le manque de pharmaciens dans le réseau public. À plusieurs endroits, les services doivent être réduits.

La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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