Les partis d'opposition dénoncent la prorogation de l'Assemblée nationale


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Les partis d'opposition dénoncent la décision de François Legault de proroger l'Assemblée nationale jusqu'au 30 septembre.
Après trois mois de pause estivale, les travaux de l'Assemblée devaient normalement reprendre le 16 septembre, mais le premier ministre a décidé de remanier son cabinet et de décaler la rentrée parlementaire.
Les élus québécois siégeront donc neuf semaines cet automne, au lieu de 11.
«Il ne peut même plus se présenter devant les Québécois pour défendre son bilan: déficits, décote, Northvolt, SAAQclic», a dénoncé la leader parlementaire du Parti libéral du Québec, Michelle Setlakwe.
«Une prorogation dans l'intérêt des Québécois? Absolument pas!» a-t-elle ajouté dans la déclaration qu'elle a transmise à La Presse Canadienne.
François Legault suspend la démocratie, a accusé à son tour la porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, dans un communiqué.
«La population est allergique aux politiciens qui se défilent de leurs responsabilités. Les oppositions ont un travail à faire, les médias ont des questions à poser, les Québécois attendent des réponses», a-t-elle déclaré.
«Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour la Coalition avenir Québec, mais le premier ministre fait fausse route s'il pense s'en tirer en se cachant», a renchéri Mme Ghazal.
En entrevue, le député péquiste Pascal Bérubé rappelle que M. Legault a annoncé son intention de remanier son cabinet en juin dernier.
«Il aurait pu remanier son gouvernement à partir de la deuxième semaine de juin. Il a choisi de s'amuser durant l'été. Là, il reporte des semaines précieuses de reddition de comptes à l'Assemblée nationale. C'est irresponsable», a-t-il dénoncé.
Le Parti conservateur du Québec, qui ne détient aucun siège à l'Assemblée nationale, se montre parfaitement d'accord. Selon son chef, Éric Duhaime, M. Legault «a passé l'été à faire en sorte que la machine est complètement paralysée».
«Le staff politique se demande s'ils vont travailler, les ministres se demandent s'ils vont revenir, la fonction publique est arrêtée parce qu'on sait que le ministre est peut-être en sursis», s'est-il offusqué en conférence de presse à Québec.
«Ça nous montre le mépris que ce gouvernement-là a à l'égard de la démocratie québécoise. Ce n'est pas des décisions comme celle-là qui vont relancer le gouvernement probablement le plus impopulaire qu'on a vu de notre vivant», a-t-il ajouté.
Caroline Plante, La Presse Canadienne