Les ministres fédéraux et de la C.-B. soutiennent une immense installation de GNL

VICTORIA — Les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Canada ont annoncé leur soutien à une immense installation d'exportation de GNL flottant au large du nord-ouest de la province, malgré l'opposition de certaines Premières Nations et d'écologistes.

Un certificat d'évaluation environnementale de la Colombie-Britannique pour le projet de GNL de Ksi Lisims, conçu pour exporter du gaz canadien vers l'Asie, a été approuvé lundi par la ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique, Tamara Davidson, et le ministre de l'Énergie de la Colombie-Britannique, Adrian Dix.

La ministre fédérale de l'Environnement, Julie Dabrusin, a également publié un communiqué de presse annonçant sa décision de donner le feu vert au projet pour passer à l'étape suivante de l'obtention des permis et des autorisations.

Le projet est développé en partenariat entre la Nation Nisga'a, Rockies LNG Limited Partnership et Western LNG, bien que des documents indiquent que les actifs du projet seront construits, détenus et exploités par des filiales à 100 % de Western LNG, établies à Houston, au Texas.

Il s'agit d'un vaste projet, conçu pour recevoir deux milliards de pieds cubes de gaz naturel par jour pour la liquéfaction, le stockage et le déchargement sur des pétroliers.

Les décisions des gouvernements font suite à un examen par le Bureau d'évaluation environnementale de la Colombie-Britannique, qui indique que, si d'autres autorisations sont obtenues, le projet au large de l'île Pearse emploiera jusqu'à 450 travailleurs pendant la construction et jusqu'à 250 en permanence.

Le Bureau d'évaluation environnementale a mentionné avoir consulté 10 Premières Nations, dont plusieurs n'ont pas donné leur consentement.

Il a précisé que six Premières Nations avaient eu la possibilité de donner leur consentement, accordé par les Gitga'at et les Kitselas, tandis que celui-ci a été refusé par les Lax Kw'alaams, Metlakatla et Kitsumkalum. La Nation Gitxalaa n'a pas fourni d'avis de consentement.

«En prenant leur décision, les ministres ont reconnu que, même si les préoccupations des Premières Nations n'ont pas toutes été résolues, ils sont convaincus que les conditions et exigences incluses dans le certificat d'évaluation environnementale permettent d'éviter, de minimiser et de prendre en compte raisonnablement les effets négatifs potentiels sur les Premières Nations et leurs intérêts», a déclaré le Bureau d'évaluation dans un communiqué.

Le Bureau d'évaluation a souligné qu'une lettre de la Nation haïda datée de juillet indiquait «qu'elle ne consent pas au GNL de Ksi Lisims ni au trafic maritime associé qui transiterait par les eaux territoriales haïdas».

Il a cependant précisé que la Nation «a choisi de ne pas s'identifier comme nation autochtone participante» à la consultation.

Les 23 conditions juridiquement contraignantes du projet comprennent le respect de la politique provinciale de zéro émission nette de gaz à effet de serre, la priorité donnée à l'embauche régionale et autochtone, et la mise en place d'un régime de soins de santé et médicaux pour réduire la pression exercée par les travailleurs sur les services de santé locaux.

Un groupe d'organisations de défense de l'environnement a publié une déclaration exprimant son opposition au projet.

«Approuver un autre projet de GNL signifie plus de pollution, des risques climatiques plus élevés et des dommages plus importants pour notre santé», a soutenu Thomas Green, conseiller principal en politiques climatiques à la Fondation David Suzuki.

Le projet comprendra deux structures flottantes de GNL, tandis que les opérations terrestres seront construites sur des terres appartenant à la Nation Nisga’a.

Le bureau d’évaluation a indiqué que Mme Davidson et M. Dix ont écrit aux ministres fédéraux pour les exhorter à répondre aux préoccupations exprimées par les Premières Nations concernant le transport maritime.

La Presse Canadienne