Les ministres de la Santé se réunissent pour parler de financement et de main d'œuvre


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Par La Presse Canadienne, 2025
Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé se réunissent pour deux jours à Calgary avec leur homologue du fédéral afin de discuter de la reconnaissance interprovinciale des titres de compétences et des accords de financement.
Selon son cabinet, la ministre fédérale de la Santé, Marjorie Michel, espère également aborder les questions de santé mentale et de toxicomanie, ainsi que les programmes de vaccination.
«La réunion des ministres de la Santé s'appuiera sur la collaboration renouvelée entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires afin de protéger le système de santé canadien», a fait valoir le bureau de Mme Michel dans un communiqué.
La ministre des Soins primaires et préventifs de l'Alberta, Adriana LaGrange, coprésidera les réunions avec Mme Michel. Mme LaGrange doit tenir une conférence de presse avec ses homologues jeudi après-midi.
Selon son cabinet, Mme LaGrange espère obtenir des engagements du fédéral concernant les programmes et stratégies de financement existants dans le domaine de la santé afin de remédier à la pénurie de personnel.
Pendant leur séjour à Calgary, les ministres doivent également rencontrer des organisations nationales de médecins et d'infirmières, qui appellent à une coopération entre les deux niveaux de gouvernement afin de trouver de nouveaux moyens de soutenir et de retenir les travailleurs de la santé.
La présidente de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers, Linda Silas, compte faire pression sur les ministres pour qu'ils prennent des mesures contre les abus dont sont victimes les infirmières et infirmiers au travail.
«Nous avons vraiment besoin que les ministres de la Santé s'engagent à changer la culture dans le secteur des soins de santé», a plaidé Mme Silas lors d'une entrevue.
«C'est simple: les ministres doivent indiquer à leurs employeurs du secteur de la santé que si une infirmière ou un travailleur de la santé est frappé, le patient (ou) le membre de la famille sera poursuivi en justice.»
Mme Silas a rappelé que son organisation réclame ce changement depuis des décennies.
«C'est presque embarrassant, a-t-elle déclaré. Nous savons qu'en tant que société, nous n'agresserions jamais un policier, car nous serions automatiquement poursuivis en justice. Nous n'avons pas cette attitude dans le secteur des soins de santé.»
Les médecins aussi
L'Association médicale canadienne, qui représente les médecins de tout le pays, a publié cette semaine les résultats d'un sondage suggérant que les médecins sont aussi confrontés à de mauvais traitements de la part des patients ou des membres de leur famille.
L'enquête a été réalisée auprès d'environ 3300 médecins, résidents et boursiers en médecine au début de l'année. Les résultats préliminaires indiquent que 74 % d'entre eux ont été victimes d'intimidation, de harcèlement ou de discrimination au travail, contre 78 % en 2021.
La présidente de l'association, la Dre Margot Burnell, a confirmé par écrit qu’il reste encore beaucoup à faire pour que les médecins puissent «s'épanouir dans un système de santé qui traite les patients et les patientes, tout en épaulant les prestataires de soins».
Environ 46 % des répondants ont également signalé des «niveaux élevés» d'épuisement professionnel, soit une baisse par rapport à 53 % il y a quatre ans.
Selon Mme Burnell, même si le sondage suggère des améliorations significatives dans certains domaines, les médecins «ressentent toujours le lourd fardeau d'un système de santé surchargé».
Jack Farrell, La Presse Canadienne