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Les libéraux défendent Johnston même si la Chambre pourrait réclamer son retrait

durée 12h40
30 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Les libéraux ont tour à tour défendu mardi le travail du rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère, David Johnston, alors qu'une motion réclamant le retrait de l'ex-gouverneur général a vraisemblablement toutes les chances d'être adoptée dans les prochains jours.

Le whip du gouvernement, Steven MacKinnon, a sans surprise confirmé que les troupes de Justin Trudeau s'opposent à la motion néo-démocrate, au moment même — ou presque — où le débat sur celle-ci commençait en Chambre.

«Il est certain que nous maintenons qu’il y a eu un examen de fait et nous allons évidemment approfondir les efforts en ce qui concerne l’ingérence étrangère», a-t-il dit en mêlée de presse alors qui se rendait à une réunion du conseil des ministres.

M. MacKinnon faisait référence au rapport préliminaire de M. Johnston tranchant en défaveur d'une commission d'enquête sur l'ingérence étrangère. Le ministre de l'Innovation, François-Philippe Champagne, a renchéri qu'il «focalise» sur cette «voie à suivre» déterminée par «un Canadien respecté».

Dans les minutes suivantes, des députés comme Jennifer Mc'Connell et Kevin Lamoureux ont défendu en Chambre l'intégrité et le bilan de l'ancien gouverneur général.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) utilise sa journée d'opposition de mardi pour mettre de l'avant une motion réclamant que les Communes demandent à M. Johnston de se retirer pour le reste de son mandat, comme annoncé par le chef de la formation politique, Jagmeet Singh, la veille.

Bloquistes et conservateurs réclament aussi son départ, eux qui remettent en doute l'impartialité de l'ex-gouverneur général depuis des semaines, entre autres parce qu'ils jugent que c'est un ami du premier ministre Justin Trudeau. Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a demandé la «révocation» de M. Johnston dès mars et le chef conservateur Pierre Poilievre a pressé lundi les libéraux de «congédier le rapporteur».

La semaine dernière, le principal intéressé s'est défendu, notant qu'il n'avait eu aucun contact direct qui soit amical avec M. Trudeau en 40 ans.

Des ministres qui ont répondu à quelques questions des journalistes mardi matin ont voulu éviter de «présumer» du résultat du vote avant qu'il n'ait lieu.

«On verra quelle sera la voix des parlementaires et (…) on verra quelle sera la décision qui sera prise y compris par le gouvernement canadien et par M. Johnston, mais c’est sûr qu’il faut tout d’abord entendre la voix des parlementaires et pouvoir statuer par la suite», a, par exemple, dit le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos.

M. Champagne a semblé s'avancer davantage quand il a souligné que «la Chambre est souveraine». «(Elle) s’exprime souvent dans des motions. Vous savez, il y en a une par semaine, au moins, ou deux, a-t-il affirmé. Alors, la Chambre s’exprime avec une motion, mais nous, comme gouvernement, notre réalité c’est de gouverner, c’est de prendre le rapport (et) aller de l’avant avec les recommandations.»

La motion vise aussi à réclamer à nouveau le déclenchement d'une enquête publique et indépendante, son texte rappelant que tous les partis d'opposition ont déjà voté en faveur de cela en mars dernier et statuant que «le gouvernement n’a pas tenu compte de cette demande».

Questionné sur ce point, M. Duclos a répondu qu'Ottawa «doit faire ce qu’il doit faire», comme «protéger la sécurité des gens qui travaillent dans le renseignement», bien que «l’opposition a son rôle à jouer (…) dans un contexte de gouvernement minoritaire».

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne