Les conservateurs doivent se définir leurs valeurs, selon l'ex-premier ministre Higgs

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Par La Presse Canadienne, 2025
FREDERICTON — Les conservateurs du Nouveau-Brunswick doivent être unis et avoir une identité conservatrice claire, affirme l'ancien premier ministre Blaine Higgs.
Le progressiste-conservateur, qui a été premier ministre du Nouveau-Brunswick de 2018 à 2024, était présent à l'assemblée générale annuelle du parti à Fredericton samedi.
«Il faut une réflexion sur ce que signifie d'être conservateur. Environ 10 % de notre équipe ne m'appréciaient pas personnellement et étaient prêts à sacrifier la province pour s'assurer que nous ne soyons pas élus», a-t-il déclaré en entrevue.
«Sont-ils conservateurs ? Sont-ils libéraux ? Sont-ils néo-démocrates ? Sont-ils verts ? Parce qu'ils ont travaillé fort pour les libéraux et ont appuyé d'autres candidats. C'est donc une chose de ne pas participer aux élections, mais c'en est une autre de faire activement campagne et de lutter contre [nous]. Je ne pense pas qu'ils soient conservateurs, et je pense qu'ils devraient adhérer au parti auquel ils croient.»
M. Higgs a été critiqué à l'interne pour son style de leadership, qui a été décrit comme de la microgestion durant son mandat de premier ministre. Mais après que son gouvernement a présenté la politique provinciale sur l'identité de genre dans les écoles en juin 2023, il a dû faire face à une vive dissidence au sein du caucus conservateur.
Les modifications apportées à la politique 713 exigeaient que les élèves obtiennent le consentement de leurs parents avant que les enseignants puissent utiliser leurs noms et pronoms préférés.
Six ministres conservateurs se sont rangés du côté des libéraux de l'opposition et ont voté contre la mesure, demandant au défenseur des enfants et de la jeunesse d'examiner les modifications apportées à la politique 713. Les ministres ne se sont pas représentés.
La politique 713 a été abandonnée par les libéraux en décembre 2024, après leur victoire écrasante en octobre dernier. Les libéraux ont obtenu 31 sièges, les progressistes-conservateurs 16 et les verts deux.
Des bénévoles d'allégeance conservatrice, qui normalement auraient passé des jours avant les élections de l'année dernière à faire du porte-à-porte, à distribuer des tracts et à effectuer d'autres tâches en coulisses pour faire élire des candidats, ont cette fois-ci observé la situation depuis les estrades.
L'un des dissidents était Daniel Allain. Il a signé une lettre exprimant sa «profonde déception» face aux modifications apportées à la politique 713 et a été démis de ses fonctions au cabinet en 2023.
Plus tôt ce mois-ci, M. Allain a annoncé sa candidature à la direction du Parti progressiste-conservateur.
M. Higgs a éludé la question de savoir s'il soutenait M. Allain, affirmant qu'il n'allait pas aborder la question «certainement à ce stade-ci».
Il a dit espérer qu'il y aura beaucoup de candidats pour susciter l'enthousiasme et la compétition.
Lors d'une précédente entrevue, M. Allain s'était décrit comme conservateur sur le plan financier et progressiste sur le plan social.
M. Higgs soutient qu'il devrait y avoir des critères pour adhérer au parti.
Kris Austin, qui occupait le portefeuille de ministre de la Sécurité publique sous M. Higgs, a déclaré aux journalistes la semaine dernière qu'il envisageait de se présenter à la direction du Parti conservateur.
«Je penche davantage pour cette option, mais je n'ai pas encore pris de décision définitive, et j'espère la prendre prochainement, a-t-il indiqué. J'en ai beaucoup parlé. Nous en discutons encore.»
Quant à Glen Savoie, chef intérimaire du parti, il a insisté sur l'importance du mouvement populaire. Il souhaite que le parti soit guidé par les idées de ses membres, et non par celles d'un seul chef.
M. Higgs a exclu de se présenter à la direction du parti.
Hina Alam, La Presse Canadienne