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Les Communes détermineront si une enquête est nécessaire dans l'affaire Chong

durée 14h58
10 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — La Chambre des communes doit voter mercredi pour déterminer si un comité devrait enquêter sur les allégations de campagne d'intimidation du gouvernement chinois contre le député conservateur Michael Chong.

Le débat sur la motion est prioritaire à la Chambre depuis son dépôt lundi, et un vote doit avoir lieu après la période des questions, mercredi.

Le Canada a expulsé un diplomate chinois cette semaine en raison d'un rapport récemment publié en 2021 par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), qui alléguait que l'officier consulaire de Toronto avait cherché à intimider M. Chong et ses proches à Hong Kong en raison des critiques du député sur le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme.

La Chine a répondu en expulsant une diplomate canadienne de Shanghai. Les libéraux ont répondu que cette décision pourrait également inspirer des représailles économiques – laissant les industries se préparer à un retour de bâton.

Pourtant, Margaret McCuaig-Johnston, spécialiste de la Chine à l'Université d'Ottawa, estime que le gouvernement devrait plutôt supposer que Pékin joue oeil pour oeil et ne fera qu'aggraver les choses si le Canada va au-delà de l'expulsion d'un diplomate.

Elle a pris note, mardi, de la déclaration  du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, qui a annoncé l'expulsion de la consulaire canadienne Jennifer Lalonde.

«Nous exhortons le Canada à cesser immédiatement sa provocation. Si le Canada décide de poursuivre son acte gratuit, la Chine réagira fermement et toutes les conséquences en découlant devront être assumées par le Canada», a déclaré M. Wang dans la traduction anglaise officielle de ses propos.

Mme McCuaig-Johnston a déclaré qu'Ottawa devrait s'en tenir à cette interprétation plutôt que d'attiser les craintes d'un coup porté à l'économie canadienne ou d'un danger pour ses citoyens en Chine.

«À mon avis, une action supplémentaire de la part du Canada serait plus susceptible d'entraîner de nouvelles représailles, plutôt qu'une nouvelle réaction de la Chine à la suite du renvoi de M. Zhao chez lui», a-t-elle déclaré.

«C'est aussi une menace. Si nous faisons autre chose à l'avenir, il y aura d'autres représailles», a-t-elle ajouté.

Mme McCuaig-Johnston a souligné que la Chine se considère comme un acteur important, mais que le Canada devrait toujours la traiter avec la même déférence que tout autre pays. Elle a également affirmé que le Canada devrait diversifier sa chaîne d'approvisionnement pour réduire son exposition aux caprices de Pékin.

«Nous acceptons certainement que le Canada et la Chine auront toujours un commerce assez important dans les deux sens, car la Chine a besoin de nos ressources et nous avons besoin de ses produits, a-t-elle poursuivi. Au-delà de cela, les Chinois ne veulent pas avoir grand-chose à voir avec le Canada.»

M. Chong a décliné une demande d'interview, mercredi, alors que des questions entourent son récent breffageavec l'actuel conseiller à la sécurité nationale, Jody Thomas.

Le député ontarien a déclaré au Parlement que Mme Thomas lui avait dit que le SCRS avait informé son prédécesseur en 2021 de l'affaire, mais on ne sait pas exactement qui c'était, car le rôle était occupé par différentes personnes à différents moments de l'année.

Trois personnes qui occupaient ce poste ont déclaré aux médias qu'elles ne se souvenaient pas avoir vu le document en question ou qu'elles n'occupaient pas ce poste lorsque le SCRS a soulevé la question.

Dylan Robertson, La Presse Canadienne