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Les chefs refusent d'inclure les infrastructures autochtones dans les grands projets

durée 15h12
4 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

WINNIPEG — Les chefs des Premières Nations ont rejeté jeudi une résolution qui aurait demandé à Ottawa d'inclure les projets d'infrastructure des Premières Nations dans sa démarche nationale visant à accélérer les grands projets.

Selon les opposants, cette résolution équivaudrait à une approbation de la loi fédérale sur les grands projets.

La résolution, qui aurait également permis à l'Assemblée des Premières Nations d'intervenir dans les poursuites judiciaires intentées contre la loi fédérale sur les grands projets, n'a pas obtenu le soutien requis de 60 % lors de son assemblée générale annuelle à Winnipeg, au Manitoba.

La loi permet au gouvernement fédéral d'accélérer les grands projets qu'il considère comme étant dans l'intérêt national.

Le premier ministre Mark Carney insiste sur le fait que le projet de loi n'évitera pas les consultations. Les Premières Nations affirment toutefois ne pas avoir été dûment consultées lors de la rédaction de la loi et ont averti les gouvernements qu'ils pourraient faire l'objet de poursuites judiciaires s'ils ne sont pas consultés adéquatement sur l'approbation des projets.

Regina Crowchild, de la Première Nation Tsuut'ina, a voté contre la résolution, car rien ne garantit que le Canada respectera son engagement de consulter les communautés concernées lorsqu'il décidera des projets à approuver.

«Nous ne pouvons pas nous opposer à une loi ni aller à son encontre, puis demander un amendement. Vous vous contredisez et c'est inacceptable», a avancé Mme Crowchild.

«Ils veulent des titres sur nos territoires et nos ressources naturelles, ce à quoi nous nous opposons, car nos peuples ne les ont jamais cédés. C'est pourquoi nous devons trouver des moyens pour que nos enfants, nos petits-enfants, ceux qui ne sont pas encore nés, prospèrent sur le territoire que le Créateur nous a donné. Le Créateur ne nous a pas donné cette terre pour la céder au gouvernement du Canada», a-t-elle ajouté.

Une autre résolution, demandant le report de la mise en œuvre de la loi et sa modification, a également été rejetée.

Plusieurs chefs présents à l'assemblée ont également souligné que les négociations avec le gouvernement fédéral devaient se dérouler de nation à nation, et non par l'intermédiaire de l'Assemblée des Premières Nations (APN).

L'APN est une organisation de défense des droits qui regroupe environ 630 chefs des Premières Nations à travers le pays et n'est pas un organisme détenteur de droits, contrairement aux Premières Nations.

Si les résolutions avaient été adoptées, l’APN aurait reçu un mandat officiel des chefs pour travailler avec le gouvernement fédéral sur la législation.

Brittany Hobson, La Presse Canadienne

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