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Le système de financement des productions audiovisuelles doit être revu, dit Lacombe

durée 18h42
2 novembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

QUÉBEC — La mise à pied de plus de 500 employés chez TVA met en lumière le fait que «le système actuel ne fonctionne plus», estime le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.

Lui-même un ancien employé de TVA, M. Lacombe a reconnu jeudi que les employés et leurs familles vivaient des «moments difficiles» et de «l'incertitude». De façon plus large, il a dit voir deux volets distincts à la crise des médias.

D'un côté, les médias d'information sont énormément affectés par l'arrivée des GAFAM, qui grugent 75 à 80 % des revenus publicitaires, a souligné le ministre en point de presse à l'Assemblée nationale.

Il a rappelé que son gouvernement avait investi 217 millions $ en aide aux médias depuis 2018, en plus des investissements en publicité. 

«Clairement, on doit avoir une discussion avec les entreprises de presse pour voir comment on peut les aider différemment, comment on peut adapter notre aide au contexte d'aujourd'hui», a-t-il déclaré.

D'un autre côté, le système de financement des productions audiovisuelles «ne fonctionne plus dans un environnement numérique», a-t-il dit. Ce système «d'une autre époque» doit être «revu» de fond en comble, selon lui. 

Il promet d'agir «le plus rapidement possible», tout en prévenant que «ce n'est pas un enjeu qu'on peut régler en pesant sur un bouton». 

«C'est de revoir (...) le financement de A à Z. Ça veut dire les droits d'auteur avec Ottawa, les crédits d'impôt, le Fonds des médias, les subventions que la Société de développement des entreprises culturelles donne, c'est énorme.»

En début de soirée, le premier ministre François Legault a également déclaré avoir une pensée pour «les employés du Groupe TVA et leurs familles qui sont touchés par ces mises à pied».

«L'information est au cœur de notre démocratie», a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux.

Bérubé inquiet pour la culture québécoise

La télé la plus écoutée des Québécois fait face à une crise sans précédent, a réagi pour sa part le député péquiste Pascal Bérubé, qui parle d'un «jeudi noir» pour la culture québécoise.

En point de presse, il a déploré le fait que les bulletins d'information régionaux de TVA seront désormais produits à partir de Québec. «C'est une perte de contrôle importante sur le contenu», a déploré l'élu de Matane-Matapédia.

M. Bérubé a signalé que le Groupe TVA avait fait trois demandes au gouvernement du Québec, notamment d'ajuster le crédit d'impôt remboursable pour la production audiovisuelle et de mettre en place un crédit d'impôt universel pour la main-d'oeuvre.

«Oui, je comprends ces demandes-là, ils nous les ont formulées», a confirmé Mathieu Lacombe, ajoutant qu'il fallait toutefois éviter d'évaluer les demandes au cas par cas pour analyser le problème «dans un ensemble». 

La porte-parole libérale en matière de culture, Michelle Setlakwe, a déclaré sur le réseau X: «Il faut absolument qu'on se penche sur l'avenir des médias. Cela fait des mois qu'on demande des mesures à long terme au gouvernement pour les aider.» 

Ruba Ghazal, de Québec solidaire, s'est également dite «de tout coeur avec le personnel de TVA qui vit une journée très difficile». 

«L'heure est aux mesures structurantes pour briser le cycle des mises à pied dans le secteur des médias. C'est une question de survie de notre culture, de notre langue et de notre patrimoine», a-t-elle déclaré par communiqué.

D'Ottawa, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a qualifié la restructuration chez TVA de «coup de semonce dramatique».

«L'industrie fragilisée comme jamais et notre culture en français affaiblie. D'abord, compassion. Ensuite, protéger nos médias contre le piratage des géants d'Internet», a-t-il écrit sur le réseau X. 

Caroline Plante, La Presse Canadienne