Le prix moyen des logements doit baisser, dit le ministre fédéral du Logement


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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — Le ministre fédéral du Logement, Gregor Robertson, affirme que le prix moyen des logements doit baisser pour rétablir l'accessibilité au Canada, et pas nécessairement la valeur des maisons individuelles.
M. Robertson a comparu lundi devant le Comité des finances de la Chambre des communes pour répondre aux questions des députés sur la loi sur l'abordabilité du gouvernement libéral.
Dans son discours d'ouverture, il a reconnu que le Canada est confronté à une «crise du logement», mais a soutenu que les libéraux fédéraux prennent des mesures pour réduire le coût des maisons et stimuler l'offre de logements.
Le député conservateur Aaron Gunn a demandé au ministre s'il croyait toujours que les prix des logements n'avaient pas besoin de baisser au Canada, citant des commentaires formulés par M. Robertson après son assermentation au Cabinet en mai.
Dans sa réponse, M. Robertson a mis l'accent sur le prix moyen des logements.
«Nous devons voir le prix moyen des logements baisser pour les Canadiens. Nous devons construire beaucoup plus de logements hors marché pour faire baisser ce coût moyen», a-t-il soutenu lundi.
Lorsqu'on lui a demandé en mai s'il estimait que les prix des logements devaient baisser, M. Robertson avait répondu que «non».
«Je pense que nous devons accroître l'offre et assurer la stabilité du marché. C'est un élément essentiel de notre économie, mais nous devons offrir davantage de logements abordables», avait-il dit à l'époque.
L'accessibilité du logement est un enjeu central sur la colline du Parlement depuis des années, en raison de la hausse rapide des prix de l'immobilier au cours des dernières décennies qui a empêché de nombreux acheteurs potentiels d'accéder à la propriété.
L'organisation à but non lucratif Generation Squeeze, qui milite pour l'équité générationnelle dans les politiques gouvernementales, a indiqué dans un rapport de 2022 que le nombre moyen d'années nécessaires aux Canadiens pour épargner afin de constituer une mise de fonds de 20 % sur une maison typique est passé à 17 ans en 2021, contre sept ans en 2001.
La situation était encore plus sombre dans la région du Grand Toronto et du Grand Vancouver, où l'acheteur moyen devait épargner pendant 27 ans pour verser une mise de fonds sur une maison locale en 2021.
Generation Squeeze a constaté à l'époque que le prix moyen national d'une maison devrait baisser de 341 000 $, ou que les revenus à temps plein devraient doubler, pour offrir à un jeune de se permettre un prêt hypothécaire sur une maison représentative.
Paul Kershaw, fondateur de Generation Squeeze, a récemment dit à La Presse Canadienne que le nombre d'années nécessaires pour épargner en vue d'une mise de fonds en 2024 s'élevait à près de 13,7 ans à l'échelle nationale, à la suite de la baisse du prix moyen des maisons au Canada après la pandémie.
Robertson défend le bilan libéral
Lundi, le ministre Robertson a consacré une grande partie de son temps devant le comité à défendre le bilan du gouvernement libéral précédent en matière de logement et son propre mandat de maire de Vancouver de 2008 à 2018, une période durant laquelle la valeur des maisons locales a considérablement augmenté.
M. Robertson a déclaré que son expérience à Vancouver lui avait montré les nombreux défis liés au fonctionnement du logement à l'échelle locale. Il a dit comprendre comment collaborer entre les autorités municipales, provinciales et fédérales responsables du logement pour favoriser la construction de logements abordables.
Il a également indiqué que les prix des maisons étaient déjà en hausse, en particulier sur la côte ouest, avant son élection ou celle du premier gouvernement libéral de Justin Trudeau en 2015.
«Le logement est devenu moins abordable, probablement depuis ma naissance. Par nature, il a augmenté sur plusieurs décennies», a-t-il fait valoir.
M. Robertson a déclaré que la croissance démographique est un facteur d'accessibilité au logement, mais n'a pas répondu directement lorsqu'on lui a demandé s'il pensait que la politique fédérale d'immigration de la dernière décennie avait rendu les logements moins abordables.
Le ministre a soutenu que le projet de loi C-4 du gouvernement libéral, le sujet officiel de sa comparution devant le comité, aidera les Canadiens à accéder à la propriété.
Ce projet de loi propose notamment aux acheteurs d'une première maison de bénéficier d'un allègement fiscal fédéral pouvant atteindre 50 000 $ pour une maison neuve d'une valeur maximale d'un million de dollars. L'allègement de la taxe sur les produits et services (TPS) diminue pour les maisons plus chères allant jusqu'à 1,5 million $.
Le gouvernement libéral estime que l'allègement fiscal s'appliquerait à près de 47 000 nouvelles maisons chaque année.
M. Robertson a également affirmé que la nouvelle agence Maisons Canada d'Ottawa contribuera à rétablir l'accessibilité au marché dans les années à venir en construisant le type de logements hors marché dont le pays a manqué ces dernières décennies.
Craig Lord, La Presse Canadienne