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Le président de la Chambre, Greg Fergus, à nouveau dans l'embarras

durée 13h11
21 mai 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le président de la Chambre des communes se trouve à nouveau dans l'embarras alors que les conservateurs lui reprochent d'organiser un événement partisan où, dès le message d'invitation, il attaque leur chef Pierre Poilievre.

L'événement qui porte le titre anglais «A summer evening with the honourable Greg Fergus» (Une soirée d'été avec l'honorable Greg Fergus) est prévu dans une salle de Gatineau, sur le bord de la rivière des Outaouais à proximité du parlement le 4 juin dès 18 h 30.

L'invitation initiale publiée sur le site du Parti libéral du Canada, qui a été remplacée depuis, s'en prenait à «Pierre Poilievre et les conservateurs» dont les «politiques imprudentes» sont susceptibles de «nuire à notre santé, à notre sécurité et à notre portefeuille».

Elle vantait le «plan audacieux» de «notre équipe libérale» qui vise à «rendre la vie plus abordable pour les Canadiens» en faisant croître l'économie et en protégeant l'environnement.

Furieux, les conservateurs ont reproché lundi au président Fergus de démontrer à nouveau du «mépris» pour la neutralité que requiert son rôle.

«Le matériel promotionnel utilise des attaques partisanes incendiaires contre le chef de l’Opposition officielle et le Parti conservateur», a écrit leur whip adjoint, Chris Warkentin, dans un communiqué.

Les conservateurs de M. Poilievre réclament depuis des mois la démission du président Fergus entre autres parce qu'ils ne digèrent pas qu'il ait expulsé leur chef de la Chambre des communes pour une journée en raison de ses refus répétés de simplement retirer ses propos traitant le premier ministre Justin Trudeau de «cinglé».

Appelé à réagir, le cabinet du président Fergus a affirmé que l'événement est «un BBQ communautaire» qui est organisé par l'Association libérale fédérale de la circonscription de Hull-Aylmer, «soit l'équipe qui s'activera pour faire réélire monsieur Fergus dans sa circonscription lors des prochaines élections».

«Le bureau du président Fergus avait discuté de cet événement avec le greffier de la Chambre des communes, qui n'a émis aucune inquiétude, comme l'événement a lieu dans la circonscription de monsieur Fergus, ce qui est tout à fait permis et acceptable», écrit son porte-parole Mathieu Gravel.

M. Gravel a affirmé que l'association ignorait que le parti annoncerait l'événement sur son site et que le «texte générique» qui y était inscrit «n'avait pas été approuvé» par l'équipe du président Fergus.

Le texte qui avait été transmis aux membres de l'association par courriel, et que La Presse Canadienne a pu consulter, n'était pas de nature partisane.

Motion de censure

Les conservateurs ont déclaré que si M. Fergus ne démissionne pas, il devrait faire l'objet d'une motion de censure. Or, leur porte-parole Marion Ringuette a ignoré les questions de La Presse Canadienne demandant si son parti entend déposer une telle motion.

Le nœud du problème, pour les conservateurs, est vraisemblablement que M. Fergus a, du moins jusqu'à présent, l'appui des libéraux, mais également du Nouveau Parti démocratique (NPD), ce qui lui confère suffisamment de votes pour continuer d'occuper son poste si la question est posée.

Dans la foulée de l'expulsion de M. Poilievre, le chef du NPD, Jagmeet Singh, avait réitéré sa confiance envers le président. Il avait comparé le chef conservateur aux «intimidateurs» qui «n'ont pas le courage d’accepter la responsabilité pour leurs actions» lorsqu'ils sont rappelés à l'ordre.

Les bloquistes, eux, avaient perdu confiance pour de bon en M. Fergus lors des épisodes précédents. Il s'était fait reprocher d'avoir non seulement participé à un événement partisan après avoir été élu président, mais aussi d'avoir pris part dans son accoutrement de président et dans son bureau à une vidéo pour féliciter un ami, enregistrement qui a été présenté à un congrès du Parti libéral de l'Ontario.

Michel Saba, La Presse Canadienne