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Le PLQ a lancé un mandat d'initiative à la CSSS en lien avec les drogues du viol

durée 12h39
19 mai 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le Parti libéral du Québec (PLQ) a officiellement demandé un mandat d'initiative à la Commission de la santé et des services sociaux en matière de lutte contre les drogues du viol.

L’instigatrice de ce mandat d’initiative, la porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, JenniferMaccarone, estime que l’utilisation des drogues du viol est un fléau et affirme avoir rencontré plusieurs jeunes femmes qui en ont été victimes.

Les drogues du viol font référence aux substances administrées à l’insu d’une personne, comme le GHB, notamment dans un contexte de soirée, dans les bars et dans les restaurants.

En septembre dernier, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) avait utilisé sa majorité pour bloquer la création d’un plan national de lutte contre les drogues du viol, proposée par le PLQ, expliquant avoir déjà annoncé onze mesures en juin dernier concernant ces substances.

Quelques mois avant ce refus, la députée libérale de Westmount–Saint-Louis avait déposé une pétition de 425 signataires qui soutenaient la mise en place d’un tel plan.

Voilà maintenant que le PLQ se tourne vers la Commission de la santé et des services sociaux pour la tenue d’une commission parlementaire qui permettrait à des victimes, à des experts et à des acteurs du milieu des bars de se pencher sur la question.

Selon Mme Maccarone, l’approche de l’été est le moment parfait pour mettre les bouchées doubles. «Les jeunes commencent à sortir de plus en plus dans les bars, c’est la fin de la session universitaire, la fin du Cégep, il y a beaucoup de partys qui vont avoir lieu.» «Alors on trouvait que c'était important, surtout aujourd'hui, de parler aux jeunes, (...) de les sensibiliser à l'enjeu et aussi de parler au gouvernement en ce qui concerne les travaux qu'il a à faire pour équiper nos jeunes avec des mesures de protection», ajoute-t-elle.

Elle considère que de telles mesures sont «gravement manquantes» à l’heure actuelle.

Des mesures insuffisantes, selon le PLQ

En juin 2023, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel a annoncé la mise en place d’une série de mesures en lien avec la lutte contre les drogues du viol. Une campagne de publicité a notamment été lancée et visait les hommes de 18 à 35 ans.

Or, selon Mme Maccarone, cette campagne de sensibilisation ne s’est pas avérée concluante: «je vous gage de trouver un (jeune) qui est au courant qu’il y a 11 actions gouvernementales pour parler de la sensibilisation contre les drogues du viol, moi je n’en ai pas trouvé un».

La CAQ a également lancé le projet pilote «Check ton verre» en distribuant 10 000 couvercles qui protègent les verres dans des bars de Montréal, encollaboration avec Éduc’alcool. Une autre mesure insuffisante, selon la députée libérale.

«Ça, ça ne va pas protéger nos jeunes, de quelqu’un qui souhaite mettre du GHB dans leur verre», soutient-elle. Elle explique que plusieurs techniques peuvent contourner le protège-verres, comme mettre la substance avant que le couvercle ne soit déposé ou faire passer la substance par la paille.

Travailler de pair avec l’Ordre des chimistes

Parmi les onze mesures de la CAQ figure aussi la mise en place d’un mécanisme d'homologation qui assurait l’efficacité des tests rapides autoadministrés de détection du GHB et d'autres substances, en partenariat avec le gouvernement fédéral.

Le PLQ propose quant à lui de se tourner vers l’Ordre des chimistes du Québec pour développer ces produits. Mme Maccarone soutient que cet ordre a déjà signalé son intérêt et que le Québec dispose de l’expertise nécessaire pour le faire. Elle explique qu’en ce moment, les tests ne sont pas adéquats: «On n’a rien de fiable à 100%, ça peut être une chance sur deux », déplore-t-elle.

C’est donc l’intérêt de tenir une commission parlementaire transpartisane, qu’elle voit comme un levier pour être en mesure de «jaser d’un sujet qui affecte tous les Québécois et Québécoises».

«Après avoir fait la sourde oreille à une pétition de centaines de citoyens inquiets, j'espère que le gouvernement caquiste acceptera ma demande», lance-t-elle.

Le ministère de la Sécurité publique du Québec n’a pas répondu aux demandes de commentaires de La Presse Canadienne.

Laurie Trottier, La Presse Canadienne