Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le parachutage de vivres se poursuit à Gaza, malgré des critiques sur son efficacité

durée 15h15
16 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Alors que les pilotes militaires américains se rapprochaient de la côte nord de Gaza, les journalistes de l'Associated Press à bord de la mission humanitaire pouvaient à peine repérer un seul bâtiment épargné par six mois de guerre brutale.

Ils ont vu trois tonnes d'aide humanitaire – de la nourriture, de l'eau et des produits d'hygiène fournis par la Jordanie – tomber de l'arrière de l'avion de transport C-130, un enchevêtrement de parachutes traînant derrière. Il s’agit du 11e largage aérien d’aide américaine depuis le début du programme lancé par les États-Unis en mars.

«Nous comprenons que 6400 livres sont une goutte d’eau dans l’océan. Il y a tellement de gens qui ont besoin d’aide là-bas», a affirmé Jeremy Anderson, le lieutenant-colonel américain du 26e escadron expéditionnaire de sauvetage à bord de l’avion. «Nous faisons ce que nous pouvons en ce moment, et l'ouverture de passage terrestre ou quoi que ce soit en dehors du largage aérien est hors de notre contrôle.»

Les parachutages font partie d’un effort international visant à contourner les conditions extrêmes qui entravent le transport terrestre de l’aide vers Gaza. Les camions chargés de ressources ont été bloqués à la frontière pour des raisons politiques et sécuritaires. Les États-Unis envisagent également de construire un pont maritime, mais il faudra probablement attendre plusieurs semaines avant qu’il ne soit opérationnel.

Les avions et les troupes terrestres israéliennes ont mené une campagne militaire de terre brûlée dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.

L'offensive israélienne a tué au moins 31 553 Palestiniens, a annoncé samedi le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère ne fait pas de différence entre civils et combattants dans son décompte, mais affirme que les femmes et les enfants représentent les deux tiers des morts. L’offensive a également poussé un quart de la population de la bande de Gaza au bord de la famine, selon des responsables de l’ONU.

La situation est plus désespérée dans le nord, où l'équipage du C-130 a effectué les largages jeudi. On estime que jusqu'à 300 000 Palestiniens y sont restés malgré les ordres d'évacuation israéliens. Coupés de vivres depuis octobre, nombreux sont ceux qui se sont tournés vers la nourriture pour animaux ces dernières semaines.

Les récents largages aériens d’aide humanitaire par les États-Unis et d’autres pays fournissent des quantités de ressources bien inférieures à celles des livraisons par camion, qui sont devenues rares et parfois dangereuses. Les largages sont l'objet d'un certain scepticisme de la part des responsables de l'ONU et des groupes de défense des droits, qui affirment que cette méthode n'est pas la meilleure pratique lorsqu'il s'agit de distribuer des ressources indispensables.

Larguer de l’aide du ciel peut être dangereux: un récent largage aérien a tué cinq personnes lorsque le parachute d’un colis ne s’est pas engagé.

Le lieutenant-colonel Anderson a soutenu que l’équipement avait été conçu pour éviter des incidents mortels de la sorte.

«Si un parachute ne s'ouvre pas, la cargaison va tomber dans l’eau et personne ne sera blessé. En ce qui concerne la réception, ces parachutes sont suffisamment légers et descendent assez lentement pour qu'un enfant puisse se placer en dessous et le renverser en descendant, ce qui empêcherait les blessures ou la mort du personnel», a-t-il expliqué.

Les journalistes ont regardé les colis d'aide tomber un à un de l'avion et disparaître. L’avion s'est dirigé vers l’ouest et la mer Méditerranée, loin des décombres en contrebas.

La correspondante de l'AP, Julia Frankel, a contribué à ce reportage depuis Jérusalem.

Omar Akour et Leo Correa, The Associated Press