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Le Panorama des régions de l'ISQ: PIB, chômage, revenus et... cinéma

durée 16h40
27 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

Légère hausse du chômage, recul du produit intérieur brut sauf dans les régions minières et ralentissement de la croissance du revenu, ce sont là les grands constats du Panorama des régions du Québec dévoilé lundi par l’Institut de la statistique du Québec.

L’imposant document de plus de 200 pages dresse ainsi un portrait statistique qui fait état à la fois de constantes d’une région à l’autre dans certains domaines, mais d’importantes différences selon les régions dans d’autres secteurs.

Les données sur le produit intérieur brut (PIB) pour 2023 sont fort intéressantes car si la croissance du PIB a ralenti dans l’ensemble du Québec, ce n’est pas le cas dans trois régions, soit la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et l’Abitibi-Témiscamingue.

Mines, carrières et énergies fossiles

Le Nord-du-Québec enregistre la plus forte croissance économique (14,3 %), principalement en raison de la performance des secteurs de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, de l’extraction de pétrole et de gaz et de la construction. L’Abitibi-Témiscamingue se situe au deuxième rang des taux de croissance les plus élevés avec une poussée de 12,8 %. Cette croissance provient essentiellement là aussi des secteurs de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, et de l’extraction de pétrole et de gaz. La Côte-Nord, seule région qui avait présenté un PIB négatif en 2022, a connu une remontée, là aussi en raison du secteur primaire mentionné dans les deux régions précédentes.

Partout ailleurs, la croissance du PIB a reculé, un ralentissement particulièrement marqué pour le Bas-Saint-Laurent, où le taux de croissance est passé de 5,3 % en 2022 à 0,9 % en 2023. Cette région de l’est du Québec est d’ailleurs celle qui connaît, avec la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, l’augmentation la plus modeste en 2023, en raison notamment d’une croissance plus faible qu’ailleurs de la rémunération des salariés.

Le rythme de croissance a également fléchi de façon notable dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Centre-du-Québec et de Chaudière-Appalaches, là aussi en raison de l’essoufflement de la rémunération des salariés, mais aussi de la baisse marquée du revenu net des entreprises agricoles.

Chômage en légère hausse

Sans surprise, on note que le taux de chômage chez les 15 à 64 ans a légèrement augmenté au Québec entre 2023 et 2024, mais a peu varié dans la plupart des régions. L’augmentation provinciale provient surtout d’une hausse significative dans les régions de la Capitale-Nationale, de Montréal, de l’Outaouais, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. Malgré tout, le taux de chômage au Québec demeure inférieur à ce qu’il était au début des années 2000.

Dans toutes les régions du Québec, la croissance du revenu disponible par habitant, exprimée en dollars courants, a été moins importante en 2023 qu’en 2022.

En 2023, le revenu médian dans l’ensemble du Québec s’élève à 100 140 $ pour les familles comptant un couple et à 62 100 $ pour les familles monoparentales parce que les premières sont plus susceptibles de bénéficier d’un revenu supplémentaire du conjoint ou de la conjointe.

Nord-du-Québec, pays de contrastes

La région du Nord-du-Québec présente les plus grands contrastes en matière de revenu. En ce qui concerne les familles comptant un couple, elle vient encore une fois – comme c’est le cas depuis plusieurs années – au premier rang à 114 870 $ en 2023. Cependant, c’est aussi dans cette région où le revenu médian des familles monoparentales est le plus bas, à 52 610 $, soit moins de la moitié de celui des familles comptant un couple. En 2023, le Nord-du-Québec continue de présenter, et de loin, les taux de faible revenu de l’ensemble des familles le plus élevé parmi les régions administratives de la province à 21,3 %. Elle est suivie de Montréal à 13,2 %.

Pour ce qui est des plus hauts revenus médians des familles avec couple, les deuxième et troisième places sont occupées par l’Outaouais (108 030 $) et la Capitale-Nationale (106 390 $). Outre le Nord-du-Québec, les régions ayant un revenu médian après impôt supérieur à 100 000 $ sont la Côte-Nord, la Montérégie, l’Abitibi-Témiscamingue, Laval et les Laurentides. Montréal (99 190 $), Lanaudière (99 040 $) et Chaudière-Appalaches (98 510 $) se situent tout de même tout près de la barre des 100 000 $. Au bas de l’échelle complètement se trouve la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, avec un revenu médian de 87 400 $. Le revenu médian est aussi inférieur à 90 000 $ en Mauricie (88 650 $) et dans le Bas-Saint-Laurent.

Du côté des familles monoparentales, c’est dans la région de la Capitale-Nationale que le revenu médian est le plus élevé (67 690 $), suivie de Chaudière-Appalaches (66 200 $), de la Montérégie (64 840 $), de l’Outaouais (64 280 $) et de Laval (64 270 $).

Sommet historique des films québécois

Enfin, le Panorama consacre un chapitre entier à la fréquentation et à l’offre dans les cinémas selon les régions, parce qu’il s’agit d’une des sorties culturelles les plus populaires au Québec. On y apprend notamment qu’il y avait 98 cinémas, dont cinq ciné-parcs, en activité au Québec en 2024, la plupart étant situés au sein ou près des grands centres. Évidemment, l’offre cinématographique est inégale sur le territoire, Montréal regroupant le plus grand nombre d’établissements (22 %) et d’écrans (25 %), suivie de la Montérégie, avec 13 % des établissements et 18 % des écrans.

En 2024, le taux d’occupation des cinémas, un indicateur de l’adéquation entre l’offre et la demande, se situe à 8 % pour l’ensemble du Québec. Montréal, avec son offre étendue, présente le plus faible taux d’occupation (7 %) alors qu’à l’inverse, les régions de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent présentent les taux les plus élevés (un peu plus de 14 % dans les deux cas).

En 2024, les films provenant des États-Unis dominent le marché en salle au Québec, avec 69 % de l’assistance totale. Dans toutes les régions, sans exception, les films états-uniens recueillent la grande majorité des entrées dans des proportions variant de 63 % à 76 %. Les films québécois, eux, arrivent au deuxième rang de la part de l’assistance dans les cinémas, une part de 15 % qui représente un sommet historique depuis 2005, devant les films britanniques et français (respectivement 8 % et 4 %).

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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