Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le médecin en chef de l'Ontario réclame un calendrier national de vaccination

durée 18h14
4 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

TORONTO — Le médecin en chef de l'Ontario réclame un calendrier et un registre nationaux de vaccination pour combler les lacunes révélées par la résurgence de la rougeole au Canada. Il affirme toutefois que sa province a d'abord besoin d'un système de vaccination numérique centralisé.

Le rapport annuel du Dr Kieran Moore, récemment déposé à l'Assemblée législative provinciale, affirme qu'une approche coordonnée de tous les ordres de gouvernement et du système de santé est nécessaire pour contenir les maladies évitables par la vaccination dans un contexte de hausse des doutes face à la vaccination.

Chaque province et territoire possède son propre calendrier de vaccination et son propre système de données, mais, depuis plus de 20 ans, les professionnels de la santé et les experts en santé publique préconisent la création d'un registre national de vaccination. La Société canadienne de pédiatrie réclame également l'harmonisation des calendriers de vaccination à l'échelle du pays depuis 1997.

Dans son rapport, le Dr Moore indique que l'Ontario accuse un retard par rapport aux autres provinces qui ont modernisé leurs dossiers de vaccination, notamment la Colombie-Britannique, le Québec, l'Alberta, le Manitoba et la Nouvelle-Écosse.

Cette approche disparate a semé la confusion chez les parents devenus responsables de la tenue des dossiers et a laissé les responsables de la santé publique dans l'ignorance des lacunes en matière de couverture vaccinale et des inégalités d'accès, ce qui complique la réponse aux éclosions.

Le médecin en chef ajoute que cela a également compliqué la surveillance de l'efficacité et de l'innocuité des vaccins, des informations cruciales alors que le scepticisme des parents à l'égard de la vaccination systématique a doublé au Canada entre 2019 et 2024. Les taux de vaccination des enfants ont également chuté depuis la pandémie de COVID-19.

«Les maladies évitables par la vaccination constituent une menace constante qui peut et va réapparaîtra si nous baissons la garde. Une récente éclosion de rougeole en Ontario a malheureusement mis en évidence la rapidité avec laquelle des maladies auparavant contrôlées peuvent se propager», a déclaré le Dr Moore dans le rapport.

La Dre Vinita Dubey, médecin hygiéniste adjointe de Toronto, a déclaré lors d'une entrevue le mois dernier que le processus en vigueur dans sa région était désuet.

Les parents tiennent un registre des dossiers de vaccination de leurs enfants et doivent les soumettre aux conseils scolaires publics de Toronto. Ces informations sont transmises au Bureau de santé publique de Toronto, saisies manuellement dans son propre système, puis des lettres sont envoyées aux ménages qui n'ont pas fourni de dossiers de vaccination.

«C'est un processus extrêmement manuel. Notre système lui-même est peu compatible avec beaucoup d'autres systèmes, a déploré la Dre Dubey. C'est donc l'une des raisons pour lesquelles il est vraiment désuet.»

Le rapport du médecin en chef de l'Ontario indique que l'Agence de la santé publique du Canada collabore avec les provinces et les territoires pour relier les registres de vaccination existants et mettre en place un système de surveillance de la couverture vaccinale.

En octobre 2024, cinq provinces et un territoire – l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Yukon – avaient soumis des dossiers de vaccination, selon le site web du gouvernement fédéral.

L'Ontario conserve actuellement les dossiers de vaccination dans trois systèmes de données distincts: un pour les écoles et les garderies, un autre pour les vaccins contre la COVID-19 et un troisième pour les demandes de remboursement de l'Assurance-santé de l'Ontario et les dossiers médicaux électroniques des cabinets médicaux ou des pharmacies communautaires.

Le Dr Kieran Moore a estimé que les efforts du ministère de la Santé pour relier ces systèmes de données sont encourageants. Un porte-parole du ministère a indiqué que l'Ontario s'efforce de fournir aux patients un outil d'identité numérique leur permettant d'accéder à leurs renseignements personnels sur la santé, y compris leurs dossiers de vaccination.

Le rapport du Dr Moore indique que l'Ontario a fait face à des difficultés pour intégrer les données de divers fournisseurs de soins de santé sans dupliquer les entrées. Les vaccins infantiles de routine sont principalement administrés par les médecins de famille, contrairement à plusieurs autres provinces où ce sont les infirmières de la santé publique qui assument ce rôle et où l'information est plus facilement consolidée.

Un calendrier national de vaccination présente également un avantage économique, car l'approvisionnement centralisé réduirait les coûts grâce aux achats en gros, réduirait les doublons et les hospitalisations évitables, selon le rapport.

- Avec des informations d'Allison Jones

La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.

Hannah Alberga, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge