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Le gouvernement Carney veut ramener l’immigration «à des niveaux acceptables»

durée 16h14
4 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Le gouvernement fédéral veut reprendre «le contrôle du système d’immigration» et le ramener «à des niveaux acceptables», a-t-il annoncé dans son budget déposé mardi à Ottawa.

Le «Plan des niveaux d’immigration 2026-2028» vise à stabiliser les cibles d’admission de résidents permanents, qui seront maintenues à 380 000 par année durant cette période, comparativement à 395 000 en 2025.

Pour ce qui est des francophones hors Québec, le seuil fixé passera de 9 % en 2026 à 9,5 % l’année suivante, puis à 10 % en 2028. En campagne électorale, Mark Carney s’était engagé à atteindre 12 % d'immigrants francophones hors Québec d'ici 2029, mais le budget n’établit pas d’objectif pour cette année-là.

«C’est bien, mais on n’est pas encore à la cible de 12 %. Le gouvernement nous a dit que ce serait en 2029, donc on va attendre, on va voir, mais si on voulait quelque chose d’accéléré, on ne l’a pas», a réagi Geneviève Tellier, professeure de sciences politiques à l’Université d’Ottawa.

Le nouveau plan réduira également la cible d’admission de nouveaux résidents temporaires à 385 000 en 2026 et à 370 000 en 2027 et en 2028, comparativement à 673 650 en 2025. Le gouvernement Carney soutient avoir pris cette décision puisqu’«au cours des dernières années, le système est devenu
encore plus difficile à gérer et moins fonctionnel, et le rythme des arrivées a commencé à dépasser la capacité habituelle du Canada à absorber et à soutenir les nouveaux arrivants».

En 2018, les résidents temporaires représentaient 3,3 % de la population canadienne. En 2024, ce chiffre a plus que doublé, atteignant 7,5 %, soit un taux de croissance sans précédent. Le
budget souligne que cette hausse a «exercé des pressions sur l’offre de logements, le système de santé et les écoles».

Le gouvernement Carney affirme que «ce système n’est plus viable», mais se dit «déterminé à faire en sorte qu’il le soit».

«Au moyen de notre plan, le système d’immigration redeviendra clair, cohérent et en contrôle, tout en nous permettant de continuer de faire des choix avec compassion et en stimulant la compétitivité dans notre économie. Notre plan permettra d’assurer un meilleur contrôle de notre système d’immigration tout en préservant une approche fondée sur nos valeurs canadiennes», insistent les libéraux dans le budget intitulé «Un Canada fort».

Par ailleurs, Ottawa rappelle que les demandes d’asile ont diminué d’un tiers cette année, que le nombre de nouveaux travailleurs étrangers temporaires a été réduit d’environ 50 % et que le
nombre de nouveaux étudiants internationaux a diminué d’environ 60 % par rapport à 2024.

«C’est là un début, mais nous reconnaissons qu’il reste encore du travail à faire», est-il écrit dans le document de plus de 400 pages.

Le coût financier de ces mesures s’établit à 168,2 millions $ sur quatre ans, à compter de 2026-2027, et à 35,7 millions $ par année par la suite. Ces coûts représentent principalement la perte nette de revenus liés aux frais perçus, attribuable à la diminution du nombre d’admissions de résidents temporaires.

Sébastien Auger, La Presse Canadienne

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