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Le Festival international du film black de Montréal présente 70 films cette semaine

durée 11h52
21 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Le talent des artisans du cinéma des communautés noires sera à l'honneur cette semaine, alors que se déroulera le 21e Festival international du film black de Montréal (FIFBM). L'événement, qui aura lieu du 24 au 28 septembre, présentera 70 films provenant d'une vingtaine de pays, incluant près de 40 films canadiens.

Le festival proposera des projections de courts métrages comme de longs métrages, des discussions, en plus de rendre certains films disponibles en ligne pour la durée de l'événement.

Le FIFBM offrira également des représentations gratuites, notamment à la Maison de la culture de Côte-des-Neiges et à la Maison d’Haïti, dans le but de démocratiser le cinéma.

«C’est un festival pour tout le monde, pour tous les curieux. Pour les cinéphiles certes, parce qu'ils sont les premiers à acheter leur billet, mais aussi pour monsieur et madame tout le monde qui veulent vraiment juste se divertir, voir autre chose, voyager sans passeport», a déclaré Fabienne Colas, présidente fondatrice du FIFBM, lors d'une entrevue téléphonique.

Le président d'honneur de cette mouture du festival, l'auteur Dany Laferrière, recevra également le Grand prix hommage 2025 du FIFBM lors de la soirée d'ouverture.

Mme Colas indique que le festival a choisi de remettre ce prix à M. Laferrière pour sa carrière en littérature, mais aussi pour son parcours en cinéma. Elle souligne que trois romans de l'écrivain ont été adaptés au cinéma et qu'il a aussi réalisé le film «Comment conquérir l'Amérique», diffusé en 2004.

«C'est pour nous aussi une façon de rendre un bel hommage à la francophonie», a-t-elle affirmé. M. Laferrière succède au réalisateur américain Spike Lee, qui occupait la présidence d'honneur du festival l'année dernière.

En plus de sa présence à la soirée d'ouverture, M. Laferrière offrira une classe de maître le 26 septembre dans le cadre du festival, au cours de laquelle il abordera l'adaptation de la littérature au cinéma.

C'est le film «Hedda», de la réalisatrice américaine Nia DaCosta, qui ouvrira le festival mercredi. Il s'agit d'une adaptation de la pièce de théâtre de 1890 écrite par l'auteur norvégien Henrik Ibsen.

«Et pour la première fois, c’est une adaptation qui attribue ce rôle à une femme noire. Donc, déjà là, c'est assez savoureux. C'est un film à voir, c'est un film complètement différent qui va vous clouer sur votre chaise», a indiqué Mme Colas.

Parmi les autres films attendus lors du festival, on compte le documentaire «Yambo Ouologuem, la blessure», sur l'écrivain malien récipiendaire du prix Renaudot, qui sera présenté en clôture du festival.

Le long métrage de fiction «Frantz Fanon» d'Abdenour Zahzah sera présenté en première canadienne et le documentaire «We Want the Funk!» de Stanley Nelson sera projeté en première québécoise.

«On aimerait que le public retienne que c'est un festival pertinent, percutant et c'est un endroit où ils peuvent voir des films qu'ils ne verront pas ailleurs en fait. Parce que ce n'est pas tous les films qui sont diffusés au festival qui vont aller sur les plateformes ou qui vont sortir au cinéma. Donc c'est une chance unique de voir la majorité de ces films-là», a soutenu Mme Colas.

La fondatrice du festival indique que si la majorité des réalisateurs des films présentés au festival font partie des communautés noires, d'autres non.

«Pour nous (le festival), c’est vraiment ce qu’il y a à l’écran. C’est vraiment la célébration des talents noirs à l'écran dans des rôles principaux et la réalité noire portée à l'écran, a-t-elle dit. C'est un festival qui met en valeur les réalités blacks, les talents blacks à l'écran. Mais les films sont faits par des réalisateurs qui sont blacks et non blacks.»

La place aux jeunes

La série «Être Noir.e.s au Canada», créée par un collectif de jeunes réalisateurs noirs, sera aussi présentée lors du festival.

«Pendant toute une année, nous avons travaillé avec eux à la Fondation Fabienne Colas pour les aider à travers des mentors que nous avons engagés, des professionnels du milieu, à réaliser leur premier film documentaire court métrage. Et là, ils ont réalisé leur film. Ils sont des quatre coins du pays, dont Montréal, et ils vont présenter leur film en première québécoise», a expliqué Mme Colas.

Une session de «pitch» organisée par le FIFBM permettra également à de jeunes scénaristes noirs émergents de présenter leur projet de séries web à huit producteurs.

«Si on veut qu'il y ait de la diversité devant et derrière la caméra, il faut bien que ces jeunes-là puissent avoir une chance de partager leurs idées, leurs histoires, etc. Donc c'est ce qu'offre aussi le Festival international du film black de Montréal», a dit Mme Colas.

Parmi les autres activités dans la programmation du festival en dehors des projections, on compte une discussion avec le réalisateur Jephté Bastien et un marché qui mettra de l'avant différentes formes d'arts au Théâtre Colas, anciennement le Théâtre Cartier.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne

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