Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le directeur d'un centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles remplacé

durée 21h11
18 novembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

EDMONTON — Le président de l'Université de l'Alberta a déclaré que l'établissement avait remplacé le directeur de son centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles parce qu'il avait approuvé une lettre ouverte qui remettait en question la validité des plaintes pour agressions sexuelles déposées contre le Hamas, lors de son incursion meurtrière en Israël le mois dernier.

Bill Flanagan a publié une déclaration samedi affirmant que les opinions du directeur du centre «ne représentent en aucune façon celles de l'Université de l'Alberta», et que l'utilisation du nom du centre pour approuver la lettre était «inappropriée et non autorisée».

Une porte-parole de l'université confirme que la lettre à laquelle M. Flanagan fait référence critique les dirigeants politiques canadiens, qu'elle décrit comme étant complices du «meurtre» par Israël de Palestiniens à Gaza.

La lettre critique également le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, affirmant qu'il «a répété l'accusation non vérifiée selon laquelle les Palestiniens étaient coupables de violences sexuelles».

Les autorités israéliennes ont déclaré qu'elles enquêtaient sur plusieurs cas d'agressions sexuelles et de viols commis lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre, qui a tué environ 1200 personnes.

Le chef de la police nationale israélienne a montré à un petit groupe de journalistes internationaux, mardi, le témoignage vidéo d'un témoin oculaire lors d'un festival de musique dans le sud d'Israël, qui a décrit avoir vu une autre femme se faire agresser sexuellement par plusieurs personnes avant de recevoir une balle dans la tête.

«La récente utilisation inappropriée et non autorisée du nom du Centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles de l'Université de l'Alberta en approuvant une lettre ouverte a soulevé des inquiétudes compréhensibles de la part des membres de notre communauté et du public», a affirmé M. Flanagan dans un communiqué.

«Avec effet immédiat, le directeur du centre n'est plus employé par l'université. L'université a nommé un nouveau directeur par intérim du Centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles.»

M. Flanagan a également souligné que l'Université de l'Alberta s'oppose au racisme et à la haine, ajoutant qu'elle reconnaît «les méfaits historiques et actuels de l'antisémitisme».

La lettre ouverte commence par «Nous, soussignés, résidant dans le soi-disant Canada». En plus d'exiger un cessez-le-feu immédiat dans le conflit entre Israël et le Hamas, le document appelle également les parlementaires à démissionner et à exiger qu'Israël «libère tous les prisonniers palestiniens» et «lève son siège sur Gaza».

Le Centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles de l'Université de l'Alberta figure parmi une liste de groupes située à la fin de la lettre.

Le centre n'a pas répondu à une demande de commentaires de La Presse Canadienne.

La page web de l'université indique que le centre «fournit un soutien d'intervention en cas de crise, une psychothérapie à long terme et une éducation complète contre la violence sexuelle à la communauté du campus».

Un événement «profondément blessant»

M. Flanagan s'est excusé pour «la blessure et la détresse que ce problème a causées».

«Je comprends que cet événement a été profondément blessant et a pu compromettre la confiance des individus dans notre communauté. Je reconnais également l'impact négatif potentiel important étant donné la nature critique du travail du centre», a-t-il affirmé.

«Les services fournis par l'université, particulièrement ceux qui soutiennent le bien-être et la santé des membres de la communauté, doivent être ouverts et accueillants pour tous les individus de notre communauté diversifiée.»

La réponse de M. Flanagan est publiée à la suite de celle de l'université vendredi, qui a déclaré que l'école était «consciente de ce problème et avait déjà pris des mesures pour le résoudre».

Avant l'annonce du remplacement du directeur, un porte-parole de la ministre de l'Enseignement supérieur de l'Alberta a déclaré qu'il prenait au sérieux les préoccupations concernant la lettre et que le gouvernement condamnait l'antisémitisme sous toutes ses formes.

«Les centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle sur le campus jouent un rôle important en fournissant aux étudiants et au personnel un soutien confidentiel et empreint de compassion», peut-on lire dans le communiqué du bureau de Rajan Sawhney.

«L'Université de l'Alberta a la responsabilité et le devoir de répondre à toute action commise par le Centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles.»

-Avec des informations de Bill Graveland à Calgary et de l'Associated Press

Rob Drinkwater, La Presse Canadienne