Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le comité des affaires étrangères exhorte Ottawa à ne pas envoyer de troupes en Haïti

durée 17h52
4 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le comité des affaires étrangères de la Chambre des communes exhorte Ottawa à ne pas envoyer de troupes canadiennes pour éliminer les bandes violentes d'Haïti, mais plutôt à renforcer les sanctions visant l'élite politique et économique de ce pays.

Les députés du comité disent que le Canada devrait indiquer clairement que son armée ne participera pas à des opérations militaires directes sur le terrain – ce qui signifierait de rejeter une demande du premier ministre d'Haïti, Ariel Henry.

Des bandes armées ont comblé un vide de pouvoir en Haïti laissé après l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, entraînant une famine généralisée, un effondrement des services de santé de base et des récits inquiétants de violences sexuelles.

Les députés affirment dans un rapport récemment publié qu'Ottawa devrait répondre en se concentrant sur les efforts humanitaires, économiques et politiques, ainsi que sur le soutien à la justice et à la sécurité dans le pays des Caraïbes.

Ils disent que le Canada devrait habiliter la Police nationale haïtienne à résoudre le problème des bandes armées, ce qui fait écho aux demandes des groupes de la société civile, mais qui, selon l'International Crisis Group, pourrait ne pas être possible.

Les députés demandent également au Canada de passer du financement de l'aide humanitaire provisoire à la création d'une stratégie à plus long terme qui aurait un financement prévisible et viserait des résultats spécifiques.

Ils disent que ces résultats devraient inclure la disponibilité d'activités récréatives pour que les enfants apprennent et jouent, puisque les bandes obligent les écoles à fermer et font du recrutement que certains députés qualifient d'opération d'enfants soldats.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada devrait jouer un rôle clé pour sortir Haïti de la crise.

Mais il a dit que le Canada ferait partie d'une mission militaire seulement s'il s'agit d'une demande d'une pluralité d'Haïtiens.

L'administration Biden a ces derniers mois atténué sa pression sur Ottawa pour qu'il participe à une telle intervention, qui, selon elle, pourrait néanmoins aider à endiguer une crise régionale de réfugiés, d'armes à feu et de gangs.

Le Canada a exhorté d'autres pays à suivre son exemple en imposant des sanctions économiques aux Haïtiens qu'Ottawa accuse d'autonomiser les bandes armées.

M. Trudeau soutient que cette pression contribuera à susciter un consensus politique sur la manière dont les pays occidentaux peuvent aider Haïti.

Pourtant, le rapport des députés de mercredi exhorte Ottawa à remédier immédiatement aux «défauts de son régime de sanctions, y compris le manque de transparence et le peu d’information fourni aux parlementaires, ainsi que l’insuffisance des ressources affectées aux enquêtes et à l’exécution».

Le comité des affaires étrangères a fait valoir le même point à la mi-février lorsqu'il a déclaré qu'il n'était pas clair si le régime de sanctions du Canada s'efforçait réellement de punir la Russie pour son invasion de l'Ukraine.

Dylan Robertson, La Presse Canadienne