Le Canada doit être ferme à l'approche des négociations sur l'ACEUM, dit Lana Payne

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Par La Presse Canadienne, 2025
Alors que le Canada s'apprête à réviser son principal accord de libre-échange avec les États-Unis l'an prochain, la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, affirme qu'il est essentiel de rester ferme pour obtenir un bon accord.
Mme Payne se dit préoccupée par les opinions de certains membres du milieu des affaires qui ont fait pression pour conclure rapidement des accords commerciaux.
Selon elle, se précipiter pour conclure un accord à tout prix est «absolument la pire approche en matière de négociations», et le Canada doit se souvenir qu'il dispose d'un levier de négociation.
Le premier ministre Mark Carney a déclaré la semaine dernière que le Canada entamerait des discussions officielles avec les États-Unis en janvier afin de réviser leur accord de libre-échange.
Le représentant américain au commerce a indiqué que la prochaine révision de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) dépendra de la résolution des préoccupations concernant les politiques canadiennes sur les produits laitiers, l'alcool et les services numériques.
Le Canada est également en pourparlers avec les États-Unis au sujet des droits de douane sectoriels qui ont particulièrement touché des industries comme l'automobile, la foresterie et la production de métaux.
Mme Payne a soutenu qu'il est important d'adopter une position ferme et de ne permettre en aucun cas la légitimation des droits de douane. Le Canada doit plutôt tenir bon et laisser les «blessures auto-infligées» des droits de douane créer une pression.
«Nous le constatons actuellement aux États-Unis, où l'économie souffre et se détériore de jour en jour», a affirmé Mme Payne, lors d'une entrevue le 19 décembre.
Elle a souligné que la perte d'emplois dans le secteur manufacturier, la baisse des embauches et des masses salariales, ainsi que les répercussions sur l'industrie touristique et les petites entreprises, sont autant de facteurs qui créent des pressions internes aux États-Unis.
«La situation est critique là-bas en ce moment, ce qui signifie que nous sommes en bien meilleure position en tant que pays pour les négociations avec les États-Unis», a-t-elle fait valoir.
Les pourparlers demeurent néanmoins difficiles.
Dans une déclaration faite la semaine dernière devant un comité du Congrès, le représentant américain au commerce, Jamieson Greer, a fait part de ses préoccupations concernant l'accès au marché laitier canadien et les exportations canadiennes de certains produits laitiers.
M. Carney a répondu que le Canada avait clairement exprimé son intention de protéger la gestion de l'offre des produits agricoles, tout en précisant que le gouvernement était tout à fait disposé à conclure des ententes sur des secteurs spécifiques comme la foresterie.
Mme Payne a déclaré que le Canada devait composer avec un «personnage très imprévisible» en la personne de Donald Trump, notamment la possibilité qu'il décide de retirer les États-Unis de l'accord commercial. Le Canada doit donc se préparer à toute éventualité.
«Nous devons être en mesure de réagir adéquatement, mais nous ne pouvons pas non plus nous laisser enfermer dans un mauvais accord commercial simplement parce qu'on nous menace.»
Ian Bickis, La Presse Canadienne