Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le Bloc veut la révocation du mandat du rapporteur spécial sur l'ingérence

durée 13h02
20 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le Bloc québécois demande la révocation du mandat de rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère confié à l'ex-gouverneur général David Johnston.

Le chef du parti, Yves-François Blanchet, en a fait l'annonce lundi en insistant, à nouveau, sur son appel au déclenchement immédiat d'une commission d'enquête publique et indépendante.

À son avis, l'indépendance de M. Johnston est «au mieux incertaine compte tenu de sa proximité tant avec la famille du premier ministre (...) qu’avec le régime de la République populaire de Chine».

M. Blanchet a souligné qu'un employé du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a expliqué, dans une lettre ouverte publiée dans le «Globe and Mail», avoir parlé aux médias des efforts d'ingérence menés par Pékin puisqu'il était inquiet d'une inaction du gouvernement face à une menace grandissante.

«Pour que, dans un service de renseignement dont la culture (et) l’ADN en est un de secret, quelqu’un décide de rompre le secret (...), il faut qu’il considère que c’est extrêmement grave ou qu’il soit extrêmement écœuré qu’après plus de 20 ans d’intervention (et) d’avertissements, aucun premier ministre canadien n’ait pris cela au sérieux à date et n’ait posé de gestes», a dit le chef bloquiste.

Selon lui, le SCRS «accrédite l'idée défendue par le lanceur d'alerte» puisqu'il a soutenu, dans une déclaration écrite, que les activités d'ingérence orchestrées par la Chine «constituent la plus lourde menace stratégique pour la sécurité nationale du Canada».

En plus des bloquistes, les conservateurs et néo-démocrates réclament aussi la tenue d'une commission d'enquête. Le premier ministre Justin Trudeau a plutôt mandaté M. Johnston pour déterminer si cela est nécessaire en évaluant quelles sont les prochaines étapes pour «rassurer les Canadiens».

Lundi, les conservateurs ont en outre lancé une nouvelle tentative visant à faire témoigner en comité la cheffe de cabinet du premier ministre, Katie Telford, sur les allégations d'ingérence de la Chine dans les deux dernières élections fédérales.

Les troupes de Pierre Poilievre ont utilisé leur journée d'opposition pour forcer la tenue d'un débat sur une motion en ce sens.

Les conservateurs souhaitent que Mme Telford soit assignée à comparaître pendant trois heures au comité de l'éthique de la Chambre des communes. Ils tentent depuis des semaines de faire adopter une motion similaire devant le comité de la procédure, mais les libéraux y siégeant ont empêché la tenue d'un vote en discourant durant de longues heures à propos de leur opposition à l'idée d'une comparution de la cheffe de cabinet.

Les conservateurs demandent aussi, dans le libellé de leur motion débattue lundi, à ce qu'un éventail d'autres témoins soient convoqués, comme la vice-première ministre Chrystia Freeland, l'ambassadrice du Canada en Chine, Jennifer May, et l'un de ses prédécesseurs, John McCallum.

Dans la liste des potentiels témoins figurent aussi les directeurs nationaux de campagne de chaque parti dans le cade des élections de 2019 et de 2021.

Le vote sur la motion devrait avoir lieu mardi après la période des questions. Les bloquistes voteront en faveur, a indiqué M. Blanchet.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne