Le Bloc a «plus d'influence à 22» députés qu'il en avait «à 33», croit Blanchet


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le Bloc québécois sera davantage en mesure de tirer son épingle du jeu même s'il détient une dizaine de sièges en moins, estime le chef de la formation politique, Yves-François Blanchet.
«Nous avons plus d'influence sur les prochains travaux du Parlement canadien à 22 qu'on en avait à 33», a-t-il dit lundi, jour de rentrée parlementaire, après avoir tenu une rencontre avec son caucus.
Les bloquistes ne cachent pas, depuis quelques semaines, leur enthousiasme quant au fait que le Bloc sera désormais le seul tiers parti à siéger aux comités permanents de la Chambre.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui n'a pas réussi à faire élire assez de députés pour être reconnu aux Communes, sera exclu des comités. Ces derniers sont chargés d'étudier article par article les projets de loi ainsi que de mener des enquêtes parlementaires visant à assurer une reddition de comptes.
Sans le NPD, qui était le partenaire de danse habituel des libéraux au cours des dernières années, le gouvernement devra négocier plus souvent avec le Bloc.
«Donc ça, c'est une dynamique complètement différente», a noté M. Blanchet, promettant, du même souffle, de «ne pas abuser de ce pouvoir-là».
La leader parlementaire du Bloc, Christine Normandin, soutient que la collaboration en comité ne se limitera pas aux libéraux.
«On sera très utile à quiconque veut faire passer des amendements, des sujets d'étude et autres. Donc on va être un partenaire parlable autant pour les conservateurs que les libéraux», a-t-elle dit en arrivant à la rencontre du caucus bloquiste.
Elle a indiqué qu'elle devrait rencontrer mardi les leaders parlementaires des autres formations politiques.
Quant à M. Blanchet, il a signalé qu'il rencontrerait le premier ministre Mark Carney au courant de la semaine prochaine. «J'ai parlé à quelques reprises (au chef conservateur Pierre) Poilievre depuis l'élection. C'est plus que dans les deux ans d'avant», a-t-il ajouté.
Le chef bloquiste estime que les élus ont le sentiment que les choses fonctionneront mieux qu'auparavant. À l'automne dernier, le Parlement a été paralysé pendant des mois durant lesquels un débat sur une question de privilège des conservateurs bloquait l'étude de projets de loi. Le ton avait aussi monté de plusieurs crans entre élus.
«Il y a un député conservateur notable que je ne nommerai pas, bien sûr, qui, ce matin, me disait qu’il avait aussi l'impression que ça allait beaucoup mieux fonctionner avec M. Carney», a raconté M. Blanchet. À son avis, le nouveau premier ministre est «un homme de commerce agréable, rationnel et ouvert à la discussion».
M. Blanchet semble moins enclin à avoir des discussions avec le NPD, soulignant que la relation entre les partis est peu enviable depuis des années.
Le Bloc blâme les néo-démocrates de l'avoir empêché d'obtenir des accommodements pour être un parti reconnu, au lendemain de l'élection de 2015. Les bloquistes ne détenaient alors que dix sièges et 12 sont normalement nécessaires pour avoir cette reconnaissance.
Être un parti reconnu en Chambre donne notamment droit à plus de temps de parole au cours des périodes des questions et assure une place au sein des différents comités permanents.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne