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La nouvelle mairesse de Montréal affirme que sa victoire brise le plafond de verre

durée 18h17
3 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — La mairesse élue de Montréal a déclaré lundi que son parcours d'enfant réfugiée chilienne prouve que des personnes de partout dans le monde peuvent être accueillies et réussir dans la métropole québécoise, même si le gouvernement provincial durcit sa position envers les immigrants.

Au lendemain de sa victoire à la tête de la deuxième plus grande ville du Canada, Soraya Martinez Ferrada a remercié les électeurs d'avoir «brisé le plafond de verre» en élisant la première mairesse issue de l'immigration de Montréal.

Selon elle, la confiance que les Montréalais accordent à une mairesse issue de l'immigration démontre que Montréal peut montrer la voie en matière d'accueil et d'intégration des personnes venant du monde entier.

Soraya Martinez Ferrada est arrivée au Canada en 1980 lorsque sa famille a fui la dictature militaire d'Augusto Pinochet. Dimanche, l'ancienne ministre fédérale a facilement défait le chef du parti qui dirige la ville depuis huit ans.

Elle deviendra la deuxième femme à diriger Montréal – après la mairesse sortante Valérie Plante, qui ne s'est pas représentée – et la première mairesse de Montréal, de mémoire récente, née à l'étranger.

Sa victoire survient alors que le gouvernement du Québec durcit sa position sur l'immigration. Le premier ministre François Legault a demandé à plusieurs reprises au gouvernement fédéral d'endiguer ce qu'il a qualifié d'«explosion» d'immigrants temporaires dans la province, invoquant la nécessité de protéger la langue française et de maintenir les services publics.

En juin, le ministre de l'Immigration du Québec a déclaré que le gouvernement abaisserait ses objectifs d'immigration permanente à aussi peu que 25 000 personnes par année et les maintiendrait à ce niveau bas jusqu'à ce qu'Ottawa accepte de réduire de moitié le nombre de résidents temporaires dans la province.

Lundi, Mme Martinez Ferrada s'est décrite comme une «enfant de la Loi 101» – la loi linguistique historique qui a déclaré le français langue officielle du Québec et a rendu obligatoire l'enseignement en français pour les enfants d'immigrants. Aujourd'hui, elle est trilingue et parle français sans accent.

La mairesse élue a affirmé devant les journalistes être la preuve concrète de ce que l'immigration peut apporter à Montréal, au Canada et au Québec.

Mme Martinez Ferrada a dit espérer que ses discussions futures avec le gouvernement du Québec permettront à celui-ci de reconnaître les avantages d'avoir des personnes issues de l'immigration dans la métropole.

Mme Martinez Ferrada a indiqué que ses principales priorités en tant que mairesse incluent de mettre fin à la grève en cours des employés des transports en commun et la lutte contre l'itinérance. Elle a confirmé que la ville ne démantèlera plus les campements de tentes et travaillera plutôt à des solutions à long terme, notamment en triplant le budget municipal alloué aux personnes sans abri.

Bien qu'elle se donne quatre ans pour mettre fin aux campements, elle a déclaré lundi que sa priorité pour les prochaines semaines est l'hiver à venir; «afin de garantir que personne ne meure dehors faute d'abri».

Soraya Martinez Ferrada a été conseillère municipale à Montréal de 2005 à 2009 avant de se lancer en politique fédérale sous la bannière du Parti libéral en 2019. Elle a occupé les postes de ministre du Tourisme et de ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec avant de démissionner pour briguer la direction du parti municipal centriste Ensemble Montréal.

Lundi, elle a déclaré qu’elle mettrait à profit son expérience fédérale pour créer des partenariats avec les autres paliers de gouvernement afin de relever des défis majeurs, comme le logement, l’itinérance et l’attraction des investissements dans un contexte de guerre commerciale américaine déstabilisante.

Si Montréal ne se porte pas bien, le Québec ne se porte pas bien, a-t-elle affirmé.

Morgan Lowrie, La Presse Canadienne

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