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La hausse des niveaux de CO2 signifie que le Canada doit éviter un recul climatique

durée 15h42
15 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

Un nouveau rapport indiquant que les niveaux de dioxyde de carbone, responsables du réchauffement climatique, ont atteint des niveaux records en 2024 est le dernier signe que le Canada doit résister aux pressions visant à faire marche arrière en matière d'action climatique, explique un éminent climatologue canadien.

Le bulletin annuel sur les gaz à effet de serre de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) indique que le taux de croissance du CO2, qui a triplé depuis les années 1960, reflète une combinaison d'émissions continues de combustibles fossiles et de réduction de la quantité absorbée par les forêts, les océans et autres «puits de carbone» naturels.

Damon Matthews, climatologue à l'Université Concordia, dit que cela devrait servir de signal d'alarme aux gouvernements du Canada et d'ailleurs pour qu'ils réduisent rapidement leurs émissions afin de stabiliser le climat.

M. Matthews, membre d'un groupe consultatif fédéral indépendant sur le climat, affirme que le Canada doit résister à l'intimidation du président américain Donald Trump, qui a qualifié le changement climatique d'«arnaque», annulé d'importants projets d'énergies renouvelables, retiré les États-Unis de l'accord des Nations Unies sur le climat et exhorté les dirigeants mondiaux à renoncer aux énergies propres.

Le rapport publié mercredi montre que la croissance record du CO2 s'explique probablement par les importantes émissions liées aux feux de forêt et par la réduction de l'absorption par les terres et les océans en 2024, l'année la plus chaude jamais enregistrée, stimulée par un puissant phénomène El Niño, un phénomène climatique naturel.

Environ la moitié du carbone émis dans l'atmosphère est absorbée par les écosystèmes terrestres et les océans de la Terre.

Cependant, le rapport souligne qu'il existe des signes inquiétants indiquant que cette absorption est en train de diminuer. À mesure que les températures augmentent, les océans absorbent moins de CO2. Les puits de carbone terrestres sont également réduits par une végétation plus sèche ou des feux de forêt plus intenses.

M. Matthews affirme que le monde n'a pas encore atteint ce que l'on appelle la «nouvelle norme».

«Au vu de la tendance actuelle, nous sommes loin de la nouvelle norme. La situation va continuer à empirer tant que nous n'aurons pas résolu le problème de manière fondamentale », a déclaré l'expert en budgétisation carbone.

«Nous devons réduire de moitié nos émissions à l'échelle mondiale, puis continuer à les diminuer jusqu'à atteindre zéro afin de maintenir des niveaux stables», a-t-il ajouté.

Les conclusions du bulletin de mercredi sont les mêmes que celles d’un rapport publié en juin par Damon Matthews et plus de 60 autres scientifiques. Ils ont constaté que le monde était en train de produire suffisamment d’émissions de gaz à effet de serre pour que le réchauffement climatique dépasse l’objectif international de 1,5 degré Celsius en trois ans.

Le responsable des questions climatiques aux Nations unies, Simon Stiell, a déclaré que la Terre était désormais en passe d'atteindre une hausse de 3 degrés.

Le bulletin de l'OMM est publié à la veille du sommet des Nations Unies sur le climat, la COP30, qui se tiendra le mois prochain au Brésil, et où les dirigeants seront appelés à intensifier leur action en faveur du climat.

«Le maintien et l'intensification de la surveillance des gaz à effet de serre sont essentiels pour soutenir ces efforts», a assuré Oksana Tarasova, la coordinatrice du programme de l'OMM, dans un communiqué.

Les taux de croissance du CO2 se sont accélérés, passant d'une augmentation annuelle moyenne de 2,4 parties par million par an au cours de la décennie 2011-2020 à 3,5 ppm entre 2023 et 2024, selon l'OMM.

Les données mondiales de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) pour cette année, jusqu'en juin, révèlent que les taux de dioxyde de carbone continuent d'augmenter à un rythme parmi les plus élevés jamais enregistrés, mais moins qu'entre 2023 et 2024.

Jordan Omstead, La Presse Canadienne

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