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La Grande mobilisation pour les arts organise une journée sur le filet social

durée 14h33
20 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — La Grande Mobilisation pour les arts au Québec tient samedi une journée d'étude et de réflexion sur le filet social dédié au milieu des arts dans la province.

L'événement, qui se déroule à Montréal, est aussi diffusé en direct dans différentes salles à Québec, Sherbrooke, Trois-Pistoles, Rouyn-Noranda et Marsoui.

Des experts s'expriment tout au long de la journée, et leurs interventions sont entrecoupées d'ateliers dédiés aux artistes et aux travailleurs du milieu des arts participant à la journée de réflexion.

«L'idée, c'était vraiment de comprendre (pour) nous ce qu'est un filet social et quel filet social on aimerait défendre à notre tour. Donc, on a des intervenantes qui sont des spécialistes de ces questions-là, des sociologues ou des gens qui travaillent dans le milieu culturel. Et en même temps, dans cette journée-là, on propose des formes d'ateliers», a expliqué Hugo Fréjabise, auteur, metteur en scène et membre de la Grande Mobilisation pour les arts au Québec (GMAQ).

La GMAQ s'est d'abord fait connaître pour ses demandes concernant la hausse du financement au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Cette revendication s'est quelque peu soldée en mars dernier, alors que Québec a annoncé une hausse du financement du CALQ à 200 millions $ par année, a indiqué M. Fréjabise, qui souligne toutefois que ce seuil est «un minimum».

L'auteur a affirmé que la GMAQ se penche dorénavant sur sa deuxième revendication, avec cette première journée de réflexion. M. Fréjabise souligne que, contrairement à certains pays européens, «on n’a pas vraiment de filet social» dédié aux artistes québécois.

«Pour les artistes au Québec, on a des solutions un peu palliatives. Parfois on peut rentrer dans des assurances emploi, on peut trouver des fonds dans des syndicats, mais on n’a pas vraiment ce que nous on appellerait un filet social, ce qui pourrait ressembler peut-être à une intermittence en France, à des systèmes équivalents en Allemagne ou en Belgique», a-t-il affirmé.

Il précise qu'en France, le modèle des salariés intermittents fait en sorte qu'à partir d'un certain nombre d'heures travaillées, les artistes ont droit à une assurance chômage.

M. Fréjabise dit que la précarité des artistes se traduit notamment par le fait que des personnes quittent le métier au Québec.

«On sent et on voit cette grande précarité. Puis on pense que ce n'est pas une fatalité, que ce sont des modèles à construire, que le Canada est un pays riche, le Québec aussi, et qu'il y a des solutions politiques derrière tout ça», a-t-il soutenu.

Même si la définition du filet social par la GMAQ est en cours d'élaboration lors de la journée de réflexion, M. Fréjabise précise que des mesures qui pourraient faire partie du filet social incluent de prendre en compte des congés de maternité pour les artistes enceintes. Il affirme qu'il faudrait aussi s'attarder aux heures qui sont considérées comme «non travaillées» par les artistes, mais où ils travaillent dans les faits, comme dans le cas d'un acteur au théâtre qui ne joue pas nécessairement sur scène, mais qui apprend ou écrit son texte.

«Comment ces moments-là peuvent être pris en compte comme du travail et, ensuite de cela, comment un salaire peut être délivré pour ces moments-là qui sont des moments de travail et de création, mais qui sont pour le moment impensés? Je rappelle qu'au Québec, jusqu'à il y a peu de temps, les répétitions au théâtre n'étaient pas payées, seulement les spectacles», a fait valoir M. Fréjabise.

Parmi les experts qui ont pris la parole lors de la journée de réflexion de samedi, on compte Pascale Landry, directrice générale de l'organisation Compétence culture, ainsi que les sociologues Martine D'Amours et Marie-Pierre Boucher.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne

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