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La Colombie-Britannique annonce l'expansion d'un parc pour protéger le caribou

durée 22h22
14 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par The Canadian Press, 2024

VICTORIA — La Colombie-Britannique a annoncé l'expansion massive d'un parc visant à préserver la population de caribous, vendredi.

Un scientifique travaillant au rétablissement de la population de caribous dans le nord-est de la province a déclaré que vendredi était «une journée historique» pour l'espèce.

Le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique a indiqué que le parc Klinse-za, situé à l'ouest de Chetwynd, à environ 1100 kilomètres au nord de Vancouver, s'étendrait jusqu'à atteindre près de 2000 kilomètres carrés.

L'agrandissement du parc, initialement créé en 2001 sur environ 27 kilomètres carrés, en fera le plus grand parc provincial créé dans la province depuis une décennie.

«C'est ce dont le caribou a besoin: un vaste paysage intact doté d'une communauté prédateurs-proies qui fonctionne comme elle est censée le faire», a expliqué Clayton Lamb, de Biodiversity Pathways, un groupe de recherche sur la faune à but non lucratif.

«Et ce qui ne fonctionne pas pour le caribou, ce sont ces paysages perturbés ou dégradés où la communauté prédateur-proie est déréglée.»

L'ajout au parc est le résultat d'un partenariat en 2020 entre la province et les Premières Nations Saulteau et de West Moberly, dans le cadre duquel elles ont convenu d'aider à stabiliser et à protéger le caribou des montagnes du Sud, une espèce menacée.

Les nations Saulteau et de West Moberly travaillent ensemble à la revitalisation du caribou depuis le lancement en 2013 de la Nikanese Wah tzee Stewardship Society, alors qu'il ne restait plus que 38 animaux dans la région.

La province affirme que le nombre de caribous en Colombie-Britannique a diminué de plus de 55 % au cours du siècle dernier, principalement en raison de la perturbation de l'habitat causée par l'homme, et il reste moins de 4000 espèces des montagnes du Sud.

Le chef des Premières Nations Saulteau, Rudy Paquette, a déclaré dans un communiqué que l'agrandissement du parc est la dernière preuve du travail des communautés autochtones pour la restauration du caribou.

«Il s'agit d'une autre étape dans le processus par lequel nous prouvons que nous pouvons rétablir les espèces en voie de disparition et protéger les terres sacrées des peuples des Premières Nations, tout en assurant des écosystèmes sains et des économies diversifiées», a affirmé M. Paquette.

De l'activité industrielle sur le territoire

Rachel Plotkin, directrice du projet boréal de la Fondation David Suzuki, a déclaré que l'agrandissement du parc est une bonne nouvelle pour les défenseurs de l'environnement, puisque le nord-est de la Colombie-Britannique a connu une forte activité industrielle.

Mme Plotkin a indiqué que ces activités créent souvent des lignes sismiques, des sites de forage et des chemins forestiers qui permettent aux prédateurs d'accéder plus facilement au territoire des caribous, réduisant ainsi considérablement la population.

«Toutes les perturbations linéaires augmentent les lignes de visibilité des prédateurs, a-t-elle expliqué. Et puis, les prédateurs réussissent mieux à tuer les caribous.»

«Si vous sortez parfois en hiver et que vous trouvez un chemin créé pour les humains, il est souvent également utilisé par la faune. Ainsi, les loups empruntent les chemins que nous avons créés, ce qui augmente leur taux de réussite en matière de prédation.»

M. Lamb, qui est également scientifique du projet pour la Nikanese Wah tzee Stewardship Society, a déclaré que les efforts déployés par les deux Premières Nations au cours de la dernière décennie comprenaient la mise en cage de caribous en gestation pour les protéger des prédateurs.

Il a qualifié cet effort de «probablement le plus grand défi de conservation du Canada» et a soutenu que la restauration de l'habitat sera cruciale si l'on veut créer des populations de caribous autonomes dans la nature.

Des annonces telles que l’agrandissement du parc Klinse-za ont commencé à inverser la tendance, a-t-il ajouté.

«Je pense que le discours optimiste sur le caribou change d'une décennie à l'autre, a déclaré M. Lamb. Si vous m'aviez posé cette question il y a dix ans ou plus, elle aurait pu être plutôt pessimiste.»

«Mais dans ce cas-ci, compte tenu des partenaires, du niveau de protection et du succès de l'équipe à ce jour, nous avons une opportunité sans précédent de créer un paysage restauré pour le caribou, ce qui n'a jamais été fait auparavant.»

Dans le cadre de l'annonce de l'agrandissement du parc, le gouvernement fédéral a fourni 46 millions $ pour indemniser les industries et les détenteurs de titres de propriété touchés par le changement, en plus de 10 millions $ supplémentaires pour renforcer une fiducie de diversification économique au niveau local.

Le parc agrandi protégera également d'autres espèces en péril, comme le pékan, l'omble à tête plate, le grizzli et le carcajou, ainsi que les sites culturels sacrés des Premières Nations du Traité no 8 de la région.

«Les enseignements étaient de ne laisser aucune trace ni impact lors de votre passage sur les terres, a déclaré le chef Roland Willson, des Premières Nations de West Moberly, dans un communiqué. Les temps ont changé et d'autres sont venus chercher des ressources naturelles pour le développement économique: foresterie, pétrole et gaz, hydroélectricité à grande échelle, exploitation minière, etc. Ils laissent une empreinte bien différente.»

La province a déclaré que l'agrandissement du parc contribuera également à l'objectif de la Colombie-Britannique de protéger 30 % des terres de la province d'ici 2030.

La Presse Canadienne