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La Colombie arrête des membres de Lev Tahor et place 17 enfants en protection

durée 13h04
24 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

Des dirigeants colombiens ont annoncé lundi l'arrestation de plusieurs membres de Lev Tahor, une secte juive ultra-orthodoxe qui a fui le Québec en 2013 dans l'espoir d'échapper à la justice.

Les autorités colombiennes ont aussi indiqué que dix-sept enfants avaient été placés en protection, puisque les membres de la secte ont été accusés dans plusieurs pays d'avoir kidnappé et agressé sexuellement des mineurs.

Gloria Esperanza Arriero, qui dirige le service national colombien de l'immigration, a expliqué lundi à l'Associated Press que son agence interrogeait neuf membres de la secte Lev Tahor après leur arrestation dimanche lors d'une inspection dans un hôtel.

«Nous allons probablement les expulser, a déclaré Mme Arriero, car il n'y a pas de mandat d'arrêt contre eux en Colombie.»

Elle a ajouté que le groupe, composé de dix-sept enfants et neuf adultes, était arrivé en Colombie au cours de la dernière semaine d'octobre et séjournait dans un hôtel de la petite ville de Yarumal, dans le nord-ouest du pays, pendant qu'il cherchait une propriété rurale où s'installer dans ce pays d'Amérique du Sud.

Mme Arriero a précisé que cinq enfants du groupe, qui possèdent des passeports américains et guatémaltèques, faisaient l'objet d'avis de recherche jaunes lancés par Interpol. Ces notices sont des alertes mondiales lancées pour les personnes portées disparues ou susceptibles d'être victimes d'un enlèvement parental ou criminel.

La responsable a déclaré que son agence avait décidé d'agir après que des habitants ont informé la police de la présence de membres de la secte à Yarumal.

«Le point positif dans tout cela, c'est que nous avons retrouvé les enfants avant qu'ils ne s'installent dans un complexe, a estimé Mme Arriero. Car dans ce cas, nous aurions eu besoin d'un mandat de perquisition.»

L'année dernière, la police guatémaltèque a fait une descente dans un complexe de Lev Tahor dans ce pays d'Amérique centrale, à la suite de signalements d'agressions sexuelles, et a placé au moins 160 mineurs et 40 femmes en détention préventive.

Connue au Québec

Lev Tahor avait fait les manchettes au Québec en 2013, lorsque les services de protection de la jeunesse de la province avaient enquêté sur des allégations de négligence envers un groupe d'environ 200 personnes - dont la moitié étaient des enfants - à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides.

Une enquête menée à ce moment avait conclu que les membres de cette communauté étaient mal logés, que la santé des enfants était négligée et qu'ils ne recevaient pas une éducation adéquate, car la plupart d'entre eux ne parlaient que le yiddish. Il y avait aussi des allégations de mariages impliquant des personnes d'âge mineur.

Lorsqu'un tribunal québécois avait ordonné que quatorze enfants de Lev Tahor soient placés en famille d'accueil en novembre 2013, les membres de la secte avaient fui du jour au lendemain, s'installant d'abord dans la région de Chatham-Kent, dans le sud-ouest de l'Ontario. Après que les tribunaux ontariens s'en soient mêlés, le groupe avait opté pour le Guatemala à l'été 2014.

Shlomo Helbrans avait fondé Lev Tahor - ce qui signifie «coeur pur» en hébreu - au début des années 1980 en Israël, avant de s'installer à New York dix ans plus tard.

Après une condamnation pour enlèvement, il avait été déporté en Israël. Il était ensuite entré au Canada, où il avait revendiqué le statut de réfugié et s'était installé dans les Laurentides. Sa secte s'y était établie pendant environ une décennie avant d'attirer l'attention des autorités provinciales.

La secte a rencontré des problèmes juridiques ailleurs.

En 2022, les autorités mexicaines ont arrêté un dirigeant de la secte près de la frontière guatémaltèque et ont retiré un certain nombre de femmes et d'enfants de leur complexe. En 2021, deux dirigeants du groupe ont été condamnés pour enlèvement et exploitation sexuelle d'enfants à New York.

Astrid Suárez, The Associated Press

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