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L'INESSS restreint l'accès à un médicament pour traiter le cancer du sein précoce

durée 11h26
3 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Dans le but de faire des économies de coût, l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) a publié mercredi une recommandation visant à restreindre l'accès au remboursement des comprimés de ribociclib, de la marque Kisqali, qui sert notamment à traiter le cancer du sein précoce.

Le ribociclib aide à ralentir la progression du cancer en inhibant deux protéines qui peuvent permettre aux cellules cancéreuses de se développer et de se diviser trop rapidement. En ciblant ces protéines (CDK4/6), cela aide à arrêter la réplication incontrôlée des cellules cancéreuses.

Dans un avis transmis au ministre de la Santé, l'INESSS explique que «dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé».

Pour cette raison, l'INESSS recommande au ministre de rembourser le ribociclib seulement chez les patientes avec un cancer du stade précoce ayant le risque le plus élevé de récidive, plus précisément celles qui ont une atteinte de quatre ganglions ou plus ou une atteinte de un à trois ganglions, combinée à une maladie de grade 3 ou à une tumeur de cinq centimètres ou plus.

Le ministre devra décider s'il va de l'avant ou non avec la recommandation de l'INESSS. On ne sait pas quand il rendra sa décision.

Un autre médicament nécessitant moins de suivi

L'INESSS reconnaît que l’évaluation de l’efficacité du ribociclib repose sur une étude de bonne qualité. Toutefois, bien que l’Institut affirme être conscient de l’importance d’avoir accès à différentes options de traitement pour les patientes, il souligne que l'abémaciclib est un autre produit efficace aussi utilisé dans la prévention des récidives pour certains cancers du sein.

«L’ensemble des données suggère que l’ajout du ribociclib à l’hormonothérapie réduit de façon similaire le risque de récidive par rapport à l’abémaciclib chez les patientes à plus haut risque de récidive, qui peuvent présentement recevoir l’abémaciclib, au Québec», écrit l'INESSS.

Il ajoute que le coût de traitement du ribociclib en association avec une hormonothérapie est élevé, mais il est inférieur à celui de l’abémaciclib pour des bénéfices de santé jugés similaires. Toutefois, le ribociclib est administré pendant un an de plus que l’abémaciclib, ce qui entraîne «une légère augmentation des ressources nécessaires pour le suivi des patientes, ce qui engendrerait des coûts supplémentaires pour le système de santé», fait valoir l'INESSS.

Kisqali a reçu une première approbation de Santé Canada en 2018 pour son utilisation en association avec le létrozole dans le cadre du traitement du cancer du sein métastatique ou avancé RH+/HER2- chez la femme ménopausée. L'été dernier, Santé Canada a étendu son approbation pour la prévention des récidives pour certains cancers du sein.

Selon l'INESSS, environ 70 % des cancers du sein découverts au stade précoce expriment des récepteurs hormonaux (RH+), mais pas le HER2- (récepteurs hormonaux positifs et à récepteurs 2 du facteur de croissance épidermique humain négatif). L'Institut indique que ce sous-type de cancer du sein (RH+/HER2-) est associé à un risque de récidive moins élevé et à une meilleure survie par rapport aux autres sous-types.

La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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