L'avocat de Peter Nygard plaide le «récit révisionniste» des plaignantes
Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2023
TORONTO — Tout le dossier contre Peter Nygard repose sur un «faux récit» créé par des plaignantes dont les témoignages ne sont pas crédibles et parfois «affreusement absurdes», a soutenu mardi l'avocat de l'ancien magnat de la mode, dans ses plaidoiries finales.
Brian Greenspan a soutenu lors du procès devant jury pour agressions sexuelles de Nygard, à Toronto, que la thèse de la Couronne était basée sur des «contradictions et des insinuations» qui ne résistent pas au fardeau de la preuve «hors de tout doute raisonnable», qui incombe à la poursuite. L'avocat a plaidé qu'une grande partie de ce qui avait été dit au sujet de son client devant le tribunal était «un récit révisionniste».
Il a demandé aux jurés de ne pas prendre de décision «sur la base de spéculations ou de soupçons», qui «ne remplacent pas la preuve» présentée au procès.
Nygard, âgé de 82 ans, fondateur d'une entreprise de mode pour dames aujourd'hui disparue, a plaidé non coupable de cinq chefs d'accusation d'agression sexuelle et d'un chef de séquestration, relativement à des événements qui auraient eu lieu depuis les années 1980 jusqu'au milieu des années 2000.
Plusieurs plaignantes ont affirmé au procès qu'elles avaient été invitées au siège social de Nygard à Toronto sous des prétextes allant de visites de courtoisie à des entretiens d'embauche. Ces rencontres se terminaient dans une chambre au dernier étage, où elles soutiennent avoir été agressées sexuellement par l'accusé.
Nygard a nié ces allégations. En témoignant pour sa propre défense, il a notamment soutenu qu'il ne se souvenait pas d'avoir rencontré ou interagi avec quatre des cinq plaignantes.
Lors de son contre-interrogatoire, la Couronne a suggéré des incohérences et des contradictions entre le témoignage de Nygard à la police en 2021 et son témoignage au procès.
Des secrets impossibles à garder
L'avocat de Nygard a déclaré mardi que son client était un homme d'affaires assidu qui menait une vie très publique. «Au début de ce procès, l'accusation a tenté, selon nous, de présenter un faux récit, de décrire Nygard comme un prédateur diabolique», a plaidé Me Greenspan. Il a soutenu que cette description du personnage était «injuste et inexacte».
«Sa vie n'était ni cachée ni secrète. Ses espaces de travail non plus. Ses maisons non plus. Ses quartiers privés non plus, a-t-il dit. Son style de vie était ouvert et transparent.»
Me Greenspan a soutenu qu'il serait alors «inconcevable qu'une personne aussi publique» se livre à une inconduite sexuelle violente «et parie sur l'espoir» que les victimes seraient trop intimidées par sa richesse et sa position dans la société pour le dénoncer.
L'avocat a passé en revue les détails de toutes les accusations portées contre Nygard, arguant que dans chaque cas, le témoignage de la plaignante n'était pas fiable ou véridique, qualifiant parfois des allégations spécifiques de «pure absurdité».
Il a également suggéré que certaines des plaignantes étaient motivées par une action collective contre Nygard aux États-Unis.
Les plaidoiries finales de la Couronne devaient être présentées plus tard mardi. Après avoir entendu les directives du juge Robert Goldstein, le jury pourrait commencer à délibérer cette semaine.
La Presse Canadienne