L'Assemblée des Premières Nations tentera d'élire son nouveau chef
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Par La Presse Canadienne, 2023
OTTAWA — L'assemblée spéciale des chefs de l'Assemblée des Premières Nations se poursuit jeudi à Ottawa sans nouveau chef national.
Les dirigeants des Premières Nations étaient de plus en plus impatients, mercredi soir, alors que le vote pour le nouveau chef national se déroulait tard dans la nuit, aucun des deux favoris n'atteignant le seuil de victoire de 60 %.
Après six tours de scrutin distincts, la cheffe régionale de l'APN, Cindy Woodhouse, a recueilli 50,8 % des voix enregistrées, devançant son plus proche adversaire, David Pratt, qui est vice-chef de la Fédération des nations autochtones souveraines.
M. Pratt n'a pas concédé comme prévu après le quatrième tour de scrutin, ce qui a conduit à une conversation tendue avec Mme Woodhouse dans le palais des congrès du centre-ville d'Ottawa et à un autre tour de scrutin.
Encouragé par ses partisans, il n'a pas non plus concédé après le cinquième ou le sixième tour, surtout après avoir obtenu le soutien d'un autre candidat défait.
L'annonce d'un sixième scrutin a suscité à la fois des grommellements et des cris de la part des délégués rassemblés, dont certains ont pris le micro pour exhorter les organisateurs à mettre fin au vote et à déclarer Mme Woodhouse gagnante.
Mais Delbert Wapass, chef de la Première Nation Thunderchild dans le centre de la Saskatchewan, a fait le contraire, insistant pour que l'assemblée respecte les règles qui la régissent.
«Respectons les règles: 60 pour cent des voix», a-t-il insisté.
Il y a 461 délégués inscrits pour voter, y compris les chefs et les mandataires. Le nombre de voix nécessaires pour atteindre le seuil de victoire serait de 277.
La nouvelle que le septième tour aurait lieu dans la matinée n'a pas suscité la même réaction de la part des membres de l'assemblée.
Max FineDay, président et directeur général de la firme de conseil autochtone Warshield, a dit qu'il était clair qu'il n'y avait pas de consensus au sein de l'assemblée peu après que les délégués ont commencé à quitter le bâtiment quelques minutes avant minuit, mercredi.
«Ce qui signifie que les élections ont été rigoureuses et pleines d'idées. En fin de compte, c'est aux chefs de décider ce qu'ils veulent voir et dans quelle direction ils veulent voir l'APN aller au cours des trois prochaines années.»
L'élection survient quelques mois après que l'ancienne cheffe nationale RoseAnne Archibald eut été évincée de son poste à la suite des conclusions d'une enquête sur des plaintes à propos de sa conduite.
L'examen indépendant a conclu que certains de ses comportements constituaient du harcèlement, qu'elle avait enfreint les règles de confidentialité et violé les politiques internes en exerçant des représailles contre les plaignants.
Mme Archibald a nié les allégations. Les personnes qui la soutiennent affirment qu'elle a été démise de ses fonctions pour avoir tenté de modifier le statu quo de l'organisation.
Sur les 231 chefs qui avaient participé à l'assemblée spéciale, 71 % ont voté en faveur de sa destitution.
Le septième tour se déroulera à 11 h, jeudi.
Alessia Passafiume, La Presse Canadienne