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L'Alberta interdit les livres présentant des images sexuelles dans les écoles

durée 18h36
8 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

EDMONTON — Le gouvernement de l'Alberta a tenu lundi sa promesse de réviser son interdiction de certains livres dans les écoles; les descriptions écrites de sexualité sont désormais autorisées, mais pas les images et illustrations sexuelles.

Le ministre de l'Éducation, Demetrios Nicolaides, a indiqué aux journalistes que les représentations visuelles étaient la principale préoccupation du gouvernement depuis le début. Interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement ne s'inquiétait pas des descriptions écrites de contenu sexuel explicite, il a répondu: «une image peut être comprise et véhiculée à n'importe quel niveau scolaire, quel que soit le degré de compréhension. Alors que, évidemment, le vocabulaire et la compréhension progressent et se développent tout au long de l'année scolaire.»

Il a ajouté que le décret révisé garantit que les classiques littéraires, dont certains comportent du contenu sexuel, resteront sur les étagères des bibliothèques scolaires.

Ce changement fait suite à la publication d'une liste de plus de 200 titres que le Conseil scolaire d'Edmonton allait retirer des écoles afin de se conformer au décret ministériel initial publié en juillet. Cette dernière comprenait des livres populaires comme «La Servante écarlate» de Margaret Atwood.

L'interdiction de ces livres en Alberta a suscité une couverture médiatique mondiale.

Elle a même conduit Mme Atwood à se moquer de la première ministre Danielle Smith et de son gouvernement. L'autrice a publié sur les réseaux sociaux une nouvelle sur un garçon et une fille qui vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants sans avoir de relations sexuelles et pratiquant un capitalisme rapace.

La politique initiale du gouvernement aurait interdit plusieurs livres célèbres. Le Conseil scolaire d'Edmonton a également cité «Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage» de Maya Angelou et «Le meilleur des mondes» d'Aldous Huxley comme titres devant être retirés des bibliothèques afin de se conformer aux directives visant à limiter le contenu sexuel explicite.

La semaine dernière, Mme Smith a accusé le Conseil scolaire d'Edmonton d'avoir intentionnellement mal interprété l'intention du gouvernement et d'avoir été trop sévère avec les livres qu'il prévoyait retirer des rayons.

La première ministre avait alors indiqué que le gouvernement était principalement préoccupé par les images et les illustrations à contenu sexuel explicite et avait promis un arrêté ministériel révisé pour clarifier ce point.

Dès le début, le gouvernement a lié sa réglementation à quatre romans graphiques trouvés dans des bibliothèques scolaires et contenant des images explicites d'activité sexuelle.

Lundi également, M. Nicolaides a prolongé le délai accordé aux conseils scolaires pour retirer les livres jugés inappropriés.

Ils auront désormais jusqu'au début janvier, au lieu d'octobre, pour retirer tout livre qui contrevient à l'arrêté du gouvernement.

Toutefois, les divisions scolaires ont jusqu'à la fin octobre pour remettre au ministère la liste des livres qu'elles prévoient retirer en vertu de la nouvelle ordonnance.

M. Nicolaides a indiqué que ces listes ne nécessiteront pas l'approbation de la province, mais que le fait que les conseils scolaires les soumettent à l'avance permettra au gouvernement de les examiner et de fournir des directives supplémentaires si nécessaire.

«Nous agissons ainsi parce que nous voulons pouvoir poser des questions à la division scolaire, apporter plus de clarté et créer un espace ouvert de collaboration et de coordination avant l'échéance du 5 janvier», a-t-il expliqué.

Le nouvel arrêté ministériel supprime également l'obligation pour les enseignants de cataloguer numériquement les livres propres à leur classe.

Le ministre Nicolaides a rapporté avoir vu des publications sur les réseaux sociaux montrant des enseignants emballant des livres et les donnant pour éviter le travail supplémentaire du catalogage, et c'est quelque chose que la province souhaitait éviter.

Il a souligné que la politique exige toujours que les parents soient informés du matériel conservé dans les bibliothèques de classe.

L'arrêté ministériel a également été simplifié, a continué M. Nicolaides, en appliquant les mêmes règles à tous les niveaux scolaires. La politique précédente stipulait que seuls les élèves de 10e année et plus pouvaient accéder aux livres à contenu sexuel, à condition que ce contenu ne soit pas explicite.

Jack Farrell, La Presse Canadienne

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