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L'Alberta adopte une loi spéciale pour forcer le retour au travail de ses enseignants

durée 06h08
28 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

EDMONTON — Le gouvernement de l'Alberta a fait adopter une loi spéciale, utilisant la clause dérogatoire, pour forcer les 51 000 enseignants en grève de la province à reprendre le travail.

Le caucus de la première ministre Danielle Smith a travaillé jusqu'aux petites heures du matin, mardi, pour limiter le débat et faire adopter rapidement le projet de loi.

Plus de 740 000 élèves de la province sont privés d'école depuis trois semaines en raison du conflit, qui a commencé le 6 octobre. Les élèves devraient reprendre les cours mercredi.

Au cours du débat, le ministre de l'Éducation, Demetrios Nicolaides, a plaidé que le gouvernement était confronté à un «impératif moral indéniable», soutenant que la grève avait «dépassé le stade des désagréments».

Mme Smith n'était pas présente en Chambre lors de la présentation ou de l'adoption du projet de loi, puisqu'elle s'est envolée pour une mission commerciale en Arabie saoudite et dans d'autres destinations du Moyen-Orient lundi soir.

Avant la présentation du projet de loi, elle a fait valoir que l'ampleur de la grève et la nécessité d'assurer la stabilité du travail dans les écoles exigeaient le recours à la clause dérogatoire.

L'opposition néo-démocrate a voté contre le projet de loi, qualifiant le recours à la clause dérogatoire d'abus de pouvoir autoritaire. La loi a tout de même pu être adoptée, car les conservateurs unis de Mme Smith sont majoritaires.

Cette décision place le gouvernement de Mme Smith sur une trajectoire de collision avec plus de 350 000 travailleurs d'autres syndicats provinciaux, qui ont promis une «réponse sans précédent» si le gouvernement invoquait la clause dérogatoire.

Le syndicat qui représente les enseignants de l'Alberta estime que le recours à la clause dérogatoire constitue un abus de pouvoir flagrant, mais il affirme qu'il se conformera à la loi.

Dans un communiqué, l'Association des enseignants de l'Alberta a déclaré qu'elle explorera toutes les voies légales pour contester la loi qui ordonne à ses membres de reprendre le travail.

Si les enseignants ne retournent pas au travail, ils s'exposent à des amendes pouvant atteindre 500 $ par jour et par personne et 500 000 $ par jour pour le syndicat.

La clause dérogatoire permet à une loi de déroger à certains articles de la Charte canadienne des droits et libertés et, ainsi, d'être protégée contre des contestations judiciaires.

La Presse Canadienne

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