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L'absence de la C.-B. aux discussions sur l'oléoduc est inacceptable, selon David Eby

durée 22h38
24 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

VICTORIA — Pour un projet qu'il juge «qui n'existe pas», le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a eu beaucoup à dire au sujet d'un éventuel oléoduc reliant l'Alberta à la côte nord de la province, lors d'un appel téléphonique avec le premier ministre Mark Carney lundi.

Il faudrait interdire les dépenses publiques pour ce projet ou plafonner les coûts, a-t-il indiqué. Ou encore, si le projet est financé par les contribuables, la Colombie-Britannique devrait également recevoir une «subvention fédérale de 50 milliards $».

M. Eby a également affirmé avoir fait part à M. Carney de son indignation face à la possibilité que l'Alberta et la Saskatchewan discutent de cette proposition avec le gouvernement fédéral sans consulter sa province.

«Ce n'est pas quelque chose qui arriverait au Québec», a déclaré M. Eby lundi lors d'une conférence de presse sans lien avec le sujet, à Victoria.

«Ce n'est pas quelque chose qui arriverait aux autres provinces de la fédération. Je ne comprends pas pourquoi on a pensé que ce serait acceptable pour la Colombie-Britannique», a-t-il ajouté.

Le gouvernement fédéral et l'Alberta seraient en train de finaliser un protocole d'entente qui pourrait inclure un oléoduc, ainsi que des exceptions à l'interdiction de la circulation des pétroliers au large des côtes de la Colombie-Britannique.

M. Eby a refusé de préciser les mesures que son gouvernement prendrait pour bloquer un tel oléoduc, qui, selon lui, pourrait menacer des milliers d'emplois et des milliards de dollars en «projets concrets» reposant sur un «consensus fragile» avec les Premières Nations.

Il s'attend toutefois à ce que la Colombie-Britannique participe pleinement aux discussions, de même que les Premières Nations côtières, dont le consentement et l'appui sont nécessaires.

«Nous n'avons pas besoin d'être d'accord, mais il est absolument crucial que le point de vue, les connaissances et les relations de la Colombie-Britannique soient mis à profit lors des négociations afin de parvenir à la meilleure conclusion possible pour la population canadienne», a-t-il mentionné.

M. Eby a avancé qu'il n'était «pas menacé par un projet qui n'existe pas» et que «toute la proposition de la première ministre (de l'Alberta), Mme Smith, n'est qu'une opération de communication. Il n'y a pas d'entreprise. Il n'y a pas d'argent. Il n'y a pas de tracé. Il n'y a rien du tout.»

Interrogé sur les griefs de M. Eby concernant son exclusion des conversations, le ministre fédéral de l'Énergie, Tim Hodgson, a déclaré lundi que le gouvernement fédéral discuterait «sous peu» avec la Colombie-Britannique.

À la question de savoir s'il pensait que cela représentait une tentative d'Ottawa pour atténuer l'impact d'un futur oléoduc, M. Eby a botté en touche.

«Je laisserai le premier ministre s'exprimer sur l'accord, a déclaré M. Eby. Il a insisté sur le fait que l'accord n'était pas encore finalisé, et j'espère que les commentaires de la Colombie-Britannique seront pris en compte dans tout accord final, notamment la participation future de la Colombie-Britannique et le respect du rôle des Premières Nations côtières.»

M. Eby s'est demandé si la rentabilité d'un oléoduc était justifiée, compte tenu du prix actuel du pétrole. Il a ajouté qu'il ne prévoyait pas qu'une entreprise privée finance le projet.

Il a également indiqué à M. Carney qu’Ottawa devrait plafonner tout financement public pour ce projet.

«Ou bien, il faudrait interdire tout investissement de l’argent des contribuables dans ce projet, ou encore, si le financement est public, que la Colombie-Britannique ait également accès à un projet fédéral de 50 milliards $», a-t-il souligné.

— Avec des informations de Nick Murray à Ottawa

Wolfgang Depner, La Presse Canadienne

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