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L’intelligence artificielle propulse les GES des GAFAM à la hausse

durée 14h28
16 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Quatre géants du numérique ont vu les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs activités augmenter de 150 % dans les dernières années, en raison du développement de l’intelligence artificielle, selon un récent rapport d’organisations qui relèvent des Nations unies.

Amazon, Microsoft, Alphabet (Google) et Meta (Facebook) ont vu leurs émissions opérationnelles augmenter de 150 % en moyenne depuis 2020, selon le rapport produit par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et la World Benchmarking Alliance.

En 2023, Amazon a enregistré la plus forte hausse de ses émissions opérationnelles, soit 182 % par rapport aux trois années précédentes.

Microsoft suit avec une augmentation de 155 %, Meta avec une augmentation de 145 %, tandis qu'Alphabet a enregistré une hausse de 138 % sur la même période.

«Cette augmentation de l’énergie produite ou achetée - connue sous le nom d’émissions de portée 1 et 2 - souligne le besoin urgent de gérer l’impact environnemental de l’IA», peut-on lire dans le rapport.

Les portées 1, 2 et 3 sont des catégories qui permettent de classer les différentes sources de gaz à effet de serre d’une entreprise.

La portée 1 fait référence aux émissions produites par l’entreprise elle-même, la portée 2, les émissions générées par l’électricité qu’elle achète et, enfin, la portée 3 concerne les émissions produites dans la chaîne de valeur de l’entreprise.

Le rapport «Verdir les entreprises numériques: Suivi des émissions et des engagements climatiques», qui en est à sa quatrième édition, suit les émissions de gaz à effet de serre (GES), la consommation d'énergie et les engagements climatiques de 200 grandes entreprises numériques.

Les auteurs de l'étude ont été en mesure de comptabiliser le bilan carbone de 166 entreprises sur 200 et celui-ci totalisait 297 millions de tonnes d'équivalent de CO2 (tCO2e).

L'empreinte combinée des 166 entreprises de la technologie «représente désormais environ 0,8 % de l'ensemble des émissions mondiales liées à l'énergie, soit l'équivalent des émissions annuelles combinées de l'Argentine, de la Bolivie et du Chili».

À mesure que l'expansion de l'IA se poursuit, «la demande énergétique accrue pourrait exercer une pression sur les infrastructures énergétiques existantes et compromettre les objectifs de transition énergétique», prévient le rapport.

L’IA va dépasser le Japon en consommation

La consommation d'électricité des centres de données dans le monde augmente de 12 % par an depuis 2017, soit quatre fois plus que la consommation totale d'électricité, selon le rapport publié au début du mois de juin.

Les auteurs du rapport citent une récente étude de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui indique que la consommation mondiale d'électricité des centres de données a atteint 415 térawattheures (TWh) en 2024, soit 1,5 % de la consommation mondiale.

Selon les données de l'Agence internationale de l'énergie, les États-Unis sont les premiers au monde pour la consommation d'électricité des centres de données, avec 45 % du 415 TWh, suivis de la Chine avec 25 % et de l'Europe avec 15 %.

«Si ces chiffres incluent tous les types de centres de données, le sous-ensemble croissant de centres de données axés sur l'IA est particulièrement énergivore. Les centres de données axés sur l'IA peuvent consommer autant d'électricité que les fonderies d'aluminium», souligne le rapport.

L' AEI prévoit que d'ici 2030, la consommation mondiale d'électricité des centres de données fera plus que doubler pour atteindre 945 TWh, dépassant ainsi la consommation d’électricité actuelle du Japon.

À eux seuls, «les États-Unis consommeront plus d'énergie pour leurs centres de données que pour la production de biens à forte intensité énergétique (par exemple, l'acier et le ciment)», selon le rapport onusien.

Au-delà de la consommation d’énergie des centres de données de l’IA, le rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de la World Benchmarking Alliance met en garde contre l’empreinte environnementale grandissante de l’économie numérique.

«Des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'épuisement des matières premières, en passant par l'augmentation de la consommation d'énergie et d'eau, la pollution et l'accumulation de déchets électroniques, l'expansion du secteur pose des défis en matière de durabilité environnementale. Il est essentiel de s'attaquer à ces impacts pour garantir que la révolution numérique soutienne, plutôt qu'elle ne compromette, les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

Même si les émissions provenant de l'IA continuent d'augmenter, le rapport souligne que «de nombreuses entreprises technologiques» prendraient des engagements pour diminuer leur empreinte.

Ainsi, «près de la moitié des entreprises évaluées se sont engagées à atteindre des émissions nettes nulles, 41 d’entre elles visant 2050 et 51 des échéances plus rapprochées».

Les autres tendances observées «montrent une légère tendance pour les énergies renouvelables».

Selon l’Union internationale des télécommunications, «23 entreprises fonctionnaient avec 100 % d’énergies renouvelables en 2023, contre 16 en 2022».

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

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