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«Je ne sais pas si négociation est le mot», dit MacKinnon à propos du budget

durée 12h54
29 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Le leader parlementaire du gouvernement, Steven MacKinnon, dit hésiter à qualifier de «négociations» les discussions qu'il assure que les libéraux continuent d'avoir avec l'ensemble des partis d'opposition en vue de faire adopter le budget qu'ils présenteront la semaine prochaine.

«Je ne sais pas si négociations est le mot, mais nous entendons certainement», a-t-il d'abord soutenu mercredi, en anglais, avant de se rendre à une réunion du caucus libéral.

Appelé à fournir plus de détails en français, il a dit que le gouvernement est «à l'écoute». «Et on a des pourparlers, des discussions avec des représentants de toutes les oppositions», a-t-il ajouté, employant par le fait même un mot qui est couramment considéré comme étant un synonyme de «négociations».

M. MacKinnon maintient que la feuille de route ne peut être changée du tout au tout, du point de vue des libéraux.

«Les principes, pour nous, c’est une fin de non-recevoir, mais les détails, c’est évidemment quelque chose qu’on peut discuter», a-t-il dit.

Les libéraux répètent depuis la semaine dernière qu'ils sont prêts à faire des ajustements dans leur très attendu budget, mais que cela doit s'inscrire dans le cadre qu'ils proposent, de même que celui du «mandat» qu'ils estiment que les Canadiens leur ont donné en les élisant, il y six mois.

D'ailleurs, ils font planer le spectre d'un retour aux urnes s'ils ne reçoivent pas les appuis nécessaires lors du vote sur le budget, qui en sera un de confiance. Ils font valoir qu'il revient aux partis d'opposition de se montrer plus conciliants.

«C'est entre les mains de l’opposition», a encore tranché M. MacKinnon mercredi.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, réplique quant à lui que la responsabilité de sécuriser un soutien revient au gouvernement.

«Il relève de la responsabilité exclusive du gouvernement de faire adopter son budget», a dit mardi M. Blanchet.

M. Blanchet a dit dès septembre que «ça regarde bien mal» pour que les libéraux puissent compter sur un appui de ses troupes, étant donné l'imposant déficit qui est anticipé.

Le Bloc québécois n'a toutefois pas définitivement fait son lit et mise sur six exigences «incontournables» pour que sa formation politique appuie le budget. On y retrouve le versement exigé de 814 millions $ aux Québécois pour égaler la dernière remise sur le carbone qui a été accordée aux habitants d'autres provinces canadiennes puisque la tarification fédérale du carbone y était en vigueur avant sa suspension.

Quant aux conservateurs, ils sont aussi fermes sur leurs demandes «sine qua none» à leur appui d'un budget qui rendra réellement, à leurs yeux, la vie plus abordable.

Le chef de l'opposition officielle, Pierre Poilievre, demande notamment que le déficit fédéral passe sous la barre des 42 milliards $, un chiffre que, selon M. MacKinnon, «il sait inatteignable».

Le leader parlementaire libéral s'en prend aussi à la demande des conservateurs pour des baisses d'impôts.

«Il veut à peu près dénuer le gouvernement fédéral de tout revenu et il veut que le déficit soit contenu, donc vous allez lui demander quelle sorte des mathématiques il a apprises», a-t-il lancé.

Les néo-démocrates ont été plus vagues quant à leurs exigences. «Nous avons été très clairs que nous allons nous opposer à toute tentative d'imposer l'austérité aux Canadiens», a dit leur leader intérimaire, Don Davies, la semaine dernière.

Quoi qu'il en soit, le ministre des Finances, François-Philippe Champage, s'apprêtait à poursuivre mercredi l'effeuillage public de mesures qui seront contenues dans son budget.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne

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