INSPQ: percée sur l'étude d'antioxydants abondants dans l'alimentation des Inuit
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Par La Presse Canadienne, 2023
QUÉBEC — Des scientifiques du Québec viennent de dévoiler une méthode analytique permettant le dosage sanguin de deux composés antioxydants qui sont abondamment présents dans l’alimentation traditionnelle des Inuit du Nunavik et qui présentent de potentiels avantages pour la santé.
L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) précise dans un communiqué publié cette semaine que le chercheur associé au Centre de toxicologie du Québec (CTQ), Pierre Ayotte, son collègue chimiste Pierre Dumas et un médecin professionnel de recherche, Adel Achouba, ont identifié ces deux composés antioxydants comme étant la sélénonéine et ’ergothionéine.
L’INSPQ explique que la sélénonéine, une forme organique de sélénium d’abord identifiée dans le thon rouge, est reconnue pour son effet protecteur contre les effets toxiques du méthylmercure.
D’autre part, les résultats de recherches récentes indiquent, selon l’INSPQ, que l’ergothionéine pourrait aider à prévenir certaines maladies chroniques liées au vieillissement.
Les analyses réalisées à l’aide de la méthode récemment développée révèlent des concentrations d’ergothionéine et de sélénonéine respectivement cinq fois et 30 fois plus élevées chez les Inuit que chez un groupe de volontaires en laboratoire. D’autres populations autochtones dont la consommation de gibiers ou poissons est élevée pourraient afficher de fortes concentrations de ces substances.
Adel Achouba, Pierre Ayotte et l’Université Laval possèdent depuis peu un brevet international sur la synthèse organique de la sélénonéine. Cette synthèse s’avère essentielle au développement de la méthode analytique.
L’équipe a de plus démontré la présence d’ergothionéine dans le caribou et le béluga et de sélénonéine chez le béluga, deux espèces clés de l’alimentation des Inuit. Le caribou tirerait son apport en ergothionéine du lichen qu’il consomme, tandis que la sélénonéine semble confinée au monde marin.
L’Institut national de la santé publique signale que les chercheurs souhaitent maintenant mesurer les concentrations sanguines d’ergothionéine et de sélénonéine dans l’ensemble de la population canadienne et identifier leurs sources alimentaires. Ils aspirent aussi à mieux connaître la distribution de ces antioxydants dans divers aliments consommés par la population générale, dont les poissons et fruits de mer.
Les prochains articles des chercheurs porteront sur la présence d’ergothionéine et de sélénonéine dans le sang des Inuits, puis dans les tissus et organes de bélugas chassés au Nunavik.
La Presse Canadienne