Imam Charkaoui: Trudeau s'en remet à la police pour décider d'intervenir ou non
Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2023
Justin Trudeau juge les appels à la haine et à la violence qu'aurait proférés un imam de Montréal d'«inacceptables» et d'«antisémites», mais s'en remet aux autorités policières et judiciaires quant à déterminer s'il y a lieu ou non de déposer des poursuites criminelles.
À la Chambre des communes, mercredi, le premier ministre a été interpellé par le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, sur les paroles qu'aurait prononcées l'imam Adil Charkaoui lors d'une manifestation en appui à la Palestine à la fin d'octobre.
M. Charkaoui, connu pour ses antécédents, aurait prié Dieu de façon non équivoque pour qu'il s'occupe des Israéliens.
«Dieu, charge-toi des sionistes agresseurs, a-t-il déclaré selon une traduction obtenue par La Presse Canadienne. Ô Dieu, assure-toi de n'en laisser aucun.»
Lors de la période des questions, M. Blanchet a demandé à M. Trudeau s'il estimait que le prédicateur avait posé un «geste criminel en vertu du Code criminel en prononçant ces paroles publiquement».
«Ces paroles sont inacceptables. Ces paroles sont antisémites», a répondu le chef du gouvernement.
«Ces paroles sont une insulte à la vie et aux espoirs de millions de personnes à travers le monde, incluant des millions de personnes qui ont péri dans l'Holocauste à cause de leur religion juive. Nous allons toujours nous tenir debout contre l'antisémitisme», a-t-il ajouté.
Revenant à la charge, M. Blanchet a soutenu qu'à «(sa) lecture, c'est criminel et ça commande une réaction qui répond à un geste criminel».
«C'est la police et le service des poursuites pénales qui vont prendre les décisions et je compte sur eux pour prendre les bonnes décisions», a soutenu M. Trudeau, après avoir appelé «à encourager les gens à l'écoute, à la compassion» et à «avoir de l'empathie» face «aux défis et aux pleurs de nos voisins».
La veille, François Legault s'est indigné des propos de l'imam. Il est clair qu'il s'agit d'«incitation à la haine, à la violence», a commenté le premier ministre du Québec.
Il a déclaré qu'il se gardait bien de commander une action policière, mais du même souffle, il a suggéré que les forces de l'ordre doivent intervenir.
«Je compte sur les policiers pour faire leur travail bien, il faut qu'ils fassent leur travail. Ce n'est pas à moi de leur dire comment faire leur travail, mais inciter à la violence, ce n'est pas permis.»
M. Charkaoui a déjà été soupçonné de terrorisme par les autorités canadiennes et surveillé pendant neuf ans sans qu'aucune accusation ne soit déposée.
— Avec les informations de Patrice Bergeron
La Presse Canadienne